Introduction :
L'histoire récente de notre commune est étroitement liée à ses productions maraîchères. Pourtant, si l'on remonte un peu plus loin avant la fin du XIXème siècle, d'autres cultures se partageaient l'espace cultivé eysinais. Nous allons donc vous présenter toutes ces productions plus ou moins anciennes en utilisant les différentes sources dont nous avons pu disposer.
Nos sources :
Aux archives municipales, les dossiers 5 F 1 à 48 regroupent les statistiques agricoles, les déclarations de vins, les données sur la main d’œuvre agricole, les calamités agricoles, etc .
Aux archives de Bordeaux Métropole, un document de 54 pages publié en juillet 2018 par le service « Direction de la Nature » et intitulé « Diagnostic de l’agriculture sur le territoire de Bordeaux métropole et orientations partagées pour une politique agricole » nous donne bien peu de renseignements pour Eysines !
Sur Gallica, nous n’avons trouvé qu’une « annexe à la monographie agricole de la Gironde » établie en 1937.
Quant à la Chambre d’Agriculture de Bordeaux, elle ne possède aucune étude sur le maraîchage…
Les archives municipales restent donc notre principale source. Nous y avons trouvé un recensement du bétail, fait avec beaucoup de minutie de 1882 à 1948. Le nombre de bêtes, les quintaux de fumier, le prix de l’animal « en vie », la production et le prix du lait pour les vaches et les chèvres, tout est comptabilisé. La race chevaline est dénombrée précisément en ongre, cheval et jument de plus et de moins de 3 ans ; il est fait de même pour les bovins (taureaux, bœufs au travail, vaches laitières, élèves, veaux) et la race porcine (porc de plus et de moins de 6 mois, verrat, truies) ; et bien sûr les mulets, ânes, chèvres, boucs, agneaux, lapins, et toutes les volailles (poules, canards, pigeons) et dès 1924 les oies, paons, dindes et pintades…Cependant ceci n'est pas l’objet de cette étude.
En ce qui concerne les productions agricoles, les renseignements fournis sont différents d’une année à l’autre, cependant nous avons essayé de trouver le maximum de données communes pour pouvoir établir une comparaison. Des années sont totalement absentes de ces statistiques : de 1860 à 1882, ainsi que de 1942 à 1948. A partir de la fin de la seconde guerre mondiale, les données sont succinctes, sans continuité…Cependant, nous avons trouvé des années décrites avec précision mais aussi quelques comparatifs.
I/ Quelques renseignements ponctuels et une évolution des cultures et des exploitations dans les années 1950 à 1970
1. Quelques renseignements ponctuels
- 1834, le 29 juillet
La commune d’Eysines est frappée par un épisode de grêle assez violent. Les dégâts sur les vignes sont très nombreux avec des pertes importantes.
Une commission est désignée par la préfecture pour évaluer les pertes et en dresser la liste. Le contrôleur Arthaud est désigné par Monsieur le Préfet pour procéder à cet inventaire, messieurs Lalumière et Miqueau en sont les commissaires.
Une page du relevé des dégâts de la grêle de 1834 aux archives municipales (photo Connaissance d’Eysines)
Un procès-verbal de vérification des pertes éprouvées par cet épisode de grêle est rédigé par les commissaires. Il en résulte que :
- Les pertes en récoltes s’élèvent à 167 651,50 francs
- Le revenu matériel perdu se monte à 9 554,26 francs
- La contribution foncière afférente à ce revenu est de 1 681,36 francs.
Au total ce sont 508 parcelles cadastrales de vignes qui sont touchées. Certaines sont totalement détruites, la très grande majorité le sont à plus de 50%.
Sur ce procès-verbal, la liste des propriétaires touchés indique leur condition sociale avec les qualificatifs de : malheureux, pauvre, très pauvre, peu aisé, très aisé, et indigent pour quelques-uns.
Le procès-verbal est signé le 28 octobre 1834 par les deux commissaires et Monsieur le maire Jeantet ainé.
Le 29 novembre 1834, le contrôleur des contributions rend ses commentaires et préconise d’accorder à chaque perdant, la remise de la contribution foncière et un secours extraordinaire à tous les contribuables désignés comme pauvres.
Le 1er avril 1835, l’inspecteur des contributions directes, Legros, propose, vu le peu de fonds de non-valeur disponible, une modération de 727,65 francs seulement.
Le 8 mai 1835, Monsieur le Préfet suit l’avis de l‘inspecteur des contributions directes et fait verser à la commune d’Eysines la somme de 727,65 francs en dédommagement des dégâts subis sur le fond des non-valeurs et 200 francs sur le fond du ministère de l’intérieur.
- 1856 : Défrichage et drainage
7 ha de landes et bruyères, 0,80 ha de bois ont été défrichés. 6,50 ha ont été drainés avec divers tuyaux. Les marais humides sont occupés par les sangsues.
- 1930 : Employés et équipements dans l’agriculture (archives municipales 5F 33)
747 ha sont exploités par 172 agriculteurs avec leur famille.
147 ha sont exploités par 18 agriculteurs employant des ouvriers agricoles.
3 exploitations sont horticoles, les autres maraîchères.
Personnels employés en permanence pour le maraîchage : 9 hommes et 15 femmes ont moins de 15 ans ;
48 hommes et 160 femmes ont entre 15 et 60 ans ; 8 hommes et 11 femmes ont plus de 60 ans. 12 hommes et 5 femmes sont logés à l’exploitation.
Personnels employés temporairement pour le maraîchage : 3 hommes et 4 femmes ont moins de 15 ans ; 10 hommes et 18 femmes ont plus de 60 ans. Le personnel de 15 à 60 ans est composé d’Eysinais (75 hommes et 80 femmes) et d’habitants des communes voisines (4 hommes et 5 femmes).
- 1970 : Exploitations agricoles
-
Surface
%/terre labourable
%/ département
Les terres labourables
céréales : maïs
12 ha
38,70%
27,40%
prairies artificielles
5 ha
16,10%
25,70%
parcelles sarclées, jachère , etc…
14 ha
45,20%
23,70%
total
31 ha
Les productions végétales
terres labourables
31 ha
4,50%
22,10%
maraichage
190 ha
27,50%
0,20%
vignes
22 ha
3,20%
30,50%
prairies permanentes
387 ha
56,10%
37,10%
autres parcelles permanentes
60 ha
8,70%
9,10%
total
690 ha
exploitations hors Eysines
40,70%
Les exploitations agricoles
nombre
nombre d'exploitations
145
exploitants moins de 35 ans
2
exploitants de 35 ans à 50 ans
53
exploitants 50 ans à 65 ans
60
exploitants de 65 ans et plus
30
exploitants propriétaires
68
exploitants uniquement fermiers
14
exploitants faire-valoir mixte
63
familles chefs exploitants
512
salariés permanents
61
Les exploitations agricoles
surfaces agricoles utilisées
nombre
superficie
1nférieure à 1 ha
52
28,56
de 1 à 5 ha
75
182,02
de 5 à 10 ha
11
76,97
de 10 à 20 ha
3
42,85
de 20 à 50 ha
1
25
de 50 à 100 ha
1
51,6
supérieure à 100 ha
2
232,5
2. Les évolutions des années 1950 à 1970
- Changement de cultures entre 1948 et 1963 (archives municipales 3F 36 à 40) :
En 1948, 6 terrains à Lescombes, pour un peu plus de 12 ha de terre deviennent des pacages et des prés.
En 1950, 6 terrains pour un total de 2 ha à la Forêt pour la plupart (vignes, verger, carrière) sont convertis en landes. En 1951, 3 vignes à La forêt pour 70 ares environ sont changés en prés et terre.
En 1955, ce sont plus de 50 terrains répartis dans les quartiers qui changent de destination (plus de 10 ha) de vignes, terres et prés sont alors des pacages, taillis d’acacias et pins.
En 1958, 20 ares de vignes sont transformés en cultures maraîchères.
En 1959 et 1960, beaucoup de vignes deviennent des friches… En 1962 et 1963, on trouve des semis de pins.
Une « fiche communale agricole » de décembre 1959, indique 11 ha de culture de maïs, 147 de pommes de terre et 186 ha de cultures légumières ; la surface des vignes en production est de 64 ha.
Les tracteurs dans les années après la seconde guerre mondiale (Scan Connaissance d’Eysines, d’une photo donnée par une famille eysinaise)
- Evolution des exploitations maraîchères et de leurs équipements de 1956 à 1977 (archives municipales 5F 42 à 48) :
En juin 1956, 38 exploitations sont déclarées. En décembre 1956, quatorze exploitants pratiquent des cultures en plein champs (sans arrosage et sans châssis) sur un total de 8 ha 29 ares, des exploitations de 4 ares à 106 ares (15- 95 – 29- 17 – 100 – 4- 20 – 100 – 30 – 30 – 106 – 63 – 20 – 100 – 100). Un exploitant possède 99 ares de cultures sous châssis avec arrosage.
En 1977, vingt-deux exploitants possèdent des « machines agricoles » avec carte grise, 4 d’entre eux en ayant de 2 à 5, les autres n’en possédant qu’une.
III/ Les cultures non maraîchères de 1832 à 1948
1/Surface des terres labourables
Années |
Surface en ha |
De 1882 à 1894 |
22 ha |
De 1895 à 1921 |
314 ha |
De 1924 à 1928 |
440 ha |
En 1929 et 1930 |
170 ha |
De 1937 à 1940 |
197 ha |
En 1941 |
210 ha |
En 1948 |
227 ha |
Ces données manquent pour certaines années. Cependant nous constatons qu’elles sont très variables …
2/ Les vignes
Nous n’évoquerons que brièvement la culture de la vigne, car c’est une véritable activité eysinaise qui mérite à elle seule une étude. Cependant, pour faire une estimation des surfaces importantes consacrées à la production viticole jusque dans les années 1970, nous donnons ici les surfaces plantées en vigne :
de 1854 à 1859 : entre 420 et 450 ha ; de 1882 à 1921 : 378 ha ; de 1922 à 1924 : entre 200 et 240 ha ; de 1930 à 1948 :de 160 à 176 ha ; en 1970 : 22 ha.
Ces chiffres sont extrêmement importants puisque les surfaces en vigne sont d’abord supérieures aux surfaces de maraîchage. Jusqu’au milieu des années 1920, il y a plus de vignes que de maraîchage (375 ha de vignes pour un peu plus de 200 ha de maraîchage !), autour de 1925, les surfaces sont presque égales et en 1948 le maraîchage supplante la vigne.
3/ Les cultures céréalières
Nous avons deux fiches de 1832 et 1838 sur les récoltes de céréales à Eysines. Il est signalé qu’il n’y a aucune culture de méteil, ni d’orge, ni de sarrazin.
En 1832 : froment : 32 ha pour 960 hl récoltés ; seigle : 77 ha et 1 840 hl ; maïs et millet : 12 ha et 72 hl ; avoine : 6 ha et 108 hl.
En 1838 : froment : 89 ha pour 780 hl récoltés ; seigle : 80 ha et 1 440 hl ; maïs et millet : 15 ha et 180 hl ; avoine 6 ha et 108 hl.
Le blé ou froment varie de 80 ha à 140 ha des années 1848 à 1859, de 1882 à 1893 cette surface tombe à 18 ha, pour ne couvrir que 2 ha dès 1894 et ceci jusqu’en 1923 pour enfin disparaître totalement en 1929.
Le seigle est la deuxième céréale cultivée sur 30 ou 40 ha dans les années 1850 et dès 1894 1,66 ha et jusqu’aux années 1920 ; puis jusqu’en 1941 il est absent complètement certaines années, sauf de 1922 à 1925 entre 2 et 3 ha, puis de 1937 à 1941 il y a à nouveau entre 1 et 4 ha.
L’avoine : les 3 à 9 ha cultivés entre 1848 et 1859 passent à seulement 1,33 ha de 1882 à 1921 puis 2ha de 1922 à 1925 pour disparaître ensuite.
Le maïs : de 6 à 10 ha sont cultivés de 1848 à 1859 ; il disparait totalement jusqu’en1929 où 5 ha sont cultivés puis 1 ha entre 1930 et 1940 et 5ha sont mentionnés en 1941. En 1970, c’est la seule céréale cultivée sur 12ha.
Le sarrazin trois années uniquement : en 1848, 10 ha cultivés donnent une production de 150 hl ; en 1851, 5 ha cultivés donnent une production de 75 hl ; en 1854, 3 ha sont cultivés sans indication de production.
4/Les cultures de légumes secs
Les données sont indiquées pour quatre années : 1848, 10 ha et 30 hl ; 1851, 12 ha et 6 hl ; 1854, 10 ha et pas de données sur la production comme en 1858, 90 ha.
5/ Les cultures fourragères
Le fourrage naturel : 330 ha entre 1848 et 1859 ; 17 ha de 1900 à 1912 ; 1 ha de 1913 à 1921.
Le trèfle : 20 ha entre 1848 et 1859 ; 18 ha de 1895 à 1897 ; 1 ha de 1900 à 1906 ; 17 ha de 1907 à 1921 ; 20 ha de 1922 à 1924.
La luzerne : 60 ha en 1854 et 1855.
Les betteraves fourragères : 10 ha entre 1856 et 1857 ; 1 ha de 1892 à 1924 ; 3 ha de 1925 à 1941.
Les choux fourragers : 10 ha en 1858 ; de 3 à 10 ha de 1892 à 1897 ; 10 ha de 1904 à 1928 ; 5 ha de 1929 à 1941.
Rutabagas fourragers : 10 ha de 1928 à 1934 puis de 3 à 1 ha de 1937 à 1941.
Navets fourragers : 6 ha de 1940 à 1941.
6/ Les cultures fruitières
Les fraises : 1 ha en 1893 et 0,80 ha en 1929
Les cerises et cerisiers : de 15 quintaux à 8 quintaux de 1925 à 1928 ; en 1929 , 181 arbres ; 22 quintaux en 1930, 22 en 1931, puis 12 à 13 de 1932 à 1934, n’apparait plus ensuite.
Les pommes et poires « à couteau », les pommiers et les poiriers : 150 à 120 quintaux de 1925 à 1928 ; 1,86 ha pour 600 pommiers et 950 poiriers en 1929 ; 125 quintaux en 1930, 120 en 1931, 105 en 1932, 108 en 1933puis 85 en 1934, n’apparait plus ensuite.
Les pêches et pêchers : 8 quintaux en 1927 et 15 en 1928, 850 arbres en 1929, 15 quintaux en 1930, 18 en 1931, 20 en 1932, 22 en 1933, 11 en 1934, n’apparait plus ensuite.
Les pruniers : 195 arbres en 1929, 5 ou 6 quintaux de 1930 à 1933, 3 en 1934, n’apparait plus ensuite.
Le raisin de table : 1 ha de 1930 à 1941.
IV/ les cultures maraîchères
Nous abordons maintenant l’activité maraîchère si chère à notre ville !
1/La diversité des cultures
Les légumes cultivés de 1848 à 1924 : pommes de terre, carottes, choux, haricots verts et petits pois, les fèves en 1882, les asperges dès 1893.
Les légumes cultivés de 1925 à 1948 :
Les légumes ancestraux sont toujours cultivés, mais s’y ajoutent : les citrouilles en 1924, les haricots en grains et les topinambours en 1925, les choux-fleurs et les navets en 1929. En 1929, on a 4 ha de cultures sous serres et des « cultures dérobées » c’est-à-dire dans les vignes : 40 ha de pommes de terre primeurs, 15 ha de choux de Bruxelles, 10 ha de salsifis. Ces cultures dans les vignes s’intensifient et de 1937 à 1939 elles sont estimées à 30 ha. En 1931, le cresson arrive, puis en 1937 : oignons, ails, melons, tomates, choux-fleurs.
Les années 1921 à 1924 et l’année 1929 :
Pour ces cinq années nous avons beaucoup de renseignements qui permettent aussi une comparaison aisée pour le maraîchage ; voici le tableau les concernant :
1921 |
1922 |
1923 |
1924 |
1929 |
||
culture sous serre |
4 ha & 60 q |
|||||
Choux bruxelles dans les vignes |
15 ha & 30 q |
|||||
Salsifis dans les vignes |
10 ha & 10 q |
|||||
Pommes de terre surface |
98 ha |
120 ha |
154 ha |
160 ha |
Pommes de terre primeur dans les vignes |
40 ha & 30 q |
production en quintaux |
3 920 q |
6 000 q |
6 160 q |
6 400 q |
Pommes de terre autres que primeur |
15 ha & 150 q |
Carottes surface en ha |
85 ha |
80 ha |
80 ha |
80 ha |
||
production en quintaux |
1 700 q |
1 600 q |
1 440 q |
1 440 q |
||
Choux fleur |
15 ha & 100 q |
|||||
Choux en ha |
40 ha |
90 ha |
90 ha |
90 ha |
Choux |
10 ha |
production en quintaux |
880 q |
1 800 q |
1 620 q |
1 620 q |
production en quintaux |
150 q |
Haricots verts en ha |
30 ha |
30 ha |
30 ha |
32 ha |
||
production en quintaux |
120 q |
300 q |
300 q |
320 q |
||
Petits pois en ha |
25 |
25 ha |
25 ha |
35 ha |
Petits pois |
4 ha |
production en quintaux |
150 q |
250 q |
250 q |
280 q |
production en quintaux |
60 q |
Asperges |
5 ha |
Asperges |
22,65 ha |
|||
production en quintaux |
65 q |
production en quintaux |
10 q |
|||
Citrouilles |
3 ha |
Citrouilles |
10 ha & 200 q |
|||
production en quintaux |
90 q |
production en quintaux |
||||
Navets/raves en ha |
33,5 ha |
Navets |
10 ha |
|||
production en quintaux |
670 q |
production en quintaux |
80 q |
|||
Haricots en grains |
10 ha & 7,5 q |
|||||
Fèves |
2 ha & 6 q |
|||||
Topinambours |
10 ha & 150 q |
|||||
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|
|
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2/Les productions de légumes de 1832 à 1924 (Les productions ne sont plus indiquées à partir de 1925)
La pomme de terre : jusqu’en 1857 la production est donnée en hectolitres. Petit rappel de 1832 à 1851 c’est la seule culture non céréalière mentionnée.
La carotte : en 1894 et 1895 : 2500 ou 2900 q ; 1896 et 1897 : 1450 q ; 1898 à 1903 : 1200q ; de 1904 à 1918 : 805 q ; en 1921 et 1922 : 1700 q ; en 1923 et 1924 : 1 440 q.
Sur le document Gallica de 1937, il est écrit que la carotte est la production la plus importante, cela nous semble très incertain au regard des surfaces et des productions relevées les années antérieures…
Les choux : de 1892 à 1895 la production varie chaque année de 150 à 500 quintaux ; en 1896 et 1897 : environ 2000 q ; de 1898 à 1901 : environ 1200 q ; en 1902 et 1903 : 1300q ; de 1904 à 1918 : 670 q ; en 1921 : 880 q ; de 1922 à 1924 : 1700q.
Les haricots verts : en1882 : 800q ;1895 et 1896 : 1 200q ; en 1897 : 900 q ; 1898 et 1899 : 450 q ; de 1900 à 1903 :300 q ; 1904 à 1910 : 240 q ; 1911 à 1921 : 120 q ; 1922 et 1923 : 300 q.
Les petits pois : de 1894 à 1899, 750 q, sauf 1897 et 1899 avec 500 q et 374 q ; de 1900 à 1902 : 250 q ; de 1903 à 1909 : 375 q ; en 1910 : 300 q ; de 1911 à 1921 : 150 q ; de 1922 à 1924 : 250 q.
Les fèves : mentionnées une seule année en 1882 pour une production de 40 quintaux
Les asperges : en 1894 : 375 q ; de 1895 à 1897 : 500 q ; en 1898 : 400 q ; en 1899 : 300 q ; de 1901 à 1912 : 200 q ; en 1924 : 75 q.
3/Les surfaces cultivées par variété de légumes de 1848 à 1948
La pomme de terre : en 1838, 1848 et 1851, c’est la seule culture non céréalière mentionnée ; en 1838,2 60 ha puis de 1848 à 1855, 200 ha sont cultivés ; en 1858 et 1859, 80 ha ; de 1892 à 1894, 71 ha ; de 1895 à 1921, 91 ha ; 120 ha en 1922 ; 160 ha de 1923 à 1938 ; 170 ha en 1939.
Pomme de terre primeurs : (Cette catégorie n’apparait qu’à partir de 1929 et notée alors ainsi « pommes de terre primeur dans les vignes ») : 155 ha en 1937 ; 158 ha en 1938 ; 160 ha de 1939 à 1941.
Pomme de terre de conservation : 11 ha de 1937 à 1939.
La carotte : entre 70 et 80 ha de 1882 à 1924 ; 50 ha de 1925 à 1932 ; 52 ha de 1937 à 1938 ; 54 ha en 1941.
Les choux : 24 ha de 1892 à 1893 ; 34 ha de 1895 à 1918 ; 40 ha en 1921 ; 90 ha de 1922 à 1928 ; 10 ha en 1929 ;25 ha de 1930 à 1933 ; 35 ha de 1937 à 1941.
Les choux fleurs : 15 ha en 1929 ; 5 ou 6 ha de 1937 à 1941.
Les haricots verts : de 20 à 30 ha de 1882 à 1897 ; 30 ha de 1900 à 1924 ; 8 ha de 1925 à 1928 ; 2 ha de 1930 à 1937 ; 5 ha de 1938 à 1939 ; 2 ha de 1940 à 1941.
Les haricots en grains : 8 ha de 1925 à 1928 ; 9 ou 10 ha de 1929 à 1937 ; 12 ha en 1938 ; 14 ha en 1939 ; 16 ha en 1940 ; 8 ha en 1941, puis n’apparait plus.
Les petits pois : 40 ha en 1858 ; de 15 à 30 ha de 1882 à 1897 ; 25 ha de 1900 à 1928 ; 4 ha en 1941.
Les fèves : 1,5 ha en 1882 ; 2 ha en 1933 ; 4 ha de 1934 à 1939 ; 1 ha de 1940 à 1941.
Les asperges : 20 ha de 1894 à 1912 ; 5 ha en 1928 ; 23 ha en 1929 ; 20 ha de 1930 à 1934 puis de 18 à 15 ha entre 1935 et 1941.
Les citrouilles : 3 ha en 1924 ; 25 ha de 1925 à 1929 ; 10 ha en 1930 et 1931 ; 20 ha de 1932 à 1934.
Les melons : 2 ha de 1935 à 1941.
Les topinambours : 2 ha de 1925 à 1929 ; 10 ha de 1930 à 1934 ; 6 ha de 1935 à 1941.
Le cresson : 2 ha de 1931 à 1939.
Les navets : 10 ha en 1929.
Les tomates : 3 ha de 1937 à 1941.
Ails : de 3 à 5 ha en 1937 et 1941.
Oignons : 10 ha en 1937 et 1941.
3/ Un point plus récent : les résultats d’une enquête maraîchère réalisée en hiver 2011/2012
Seize maraîchers ont répondu à cette enquête : deux en retraite après 48 ans et 55 ans d’activité, deux jeunes retraités avec parcelle de subsistance et douze en activité. Cette enquête concerne les activités maraîchères commencées en 1941 et 1958 pour les deux retraités, pour tous les autres de la fin des années 1960 à 2011. Quinze maraîchers ont poursuivi une tradition qui a perduré sur trois ou quatre générations et il s’agissait aussi d’une activité pratiquée en famille.
Les surfaces cultivées sont quant à elles très variables ; elles dépendent avant tout de la commercialisation finale. Ils cultivent entre
Les variétés de légumes cultivées vont de 5 à 70 ! Sur les anciennes exploitations, entre 10 et 15 légumes étaient cultivés au cours de l’année ! En 2011, un maraîcher ne cultive que 5 légumes différents mais avec différentes variétés suivant les saisons et il vend sa production uniquement à la Sica ; un autre produit 70 variétés écoulées en vente directe à la propriété ; quatre cultivent de 10 à 20 légumes sur l’année ; trois cultivent de 25 à 30 légumes sur l’année ; et trois cultivent de 30 à 40 légumes sur l’année.
Légumes d’hiver : pommes de terre, carottes, poireaux, oignons, salades, choux, radis noir, betterave rouge, céleri, potimarron, courge, épinards, bettes, navets, etc…
Légumes d’été : tomates, poivrons, courgettes, aubergines, radis, haricots verts, haricots palette, aillet, persil, pommes de terre.
Le travail de la terre en 2011 : les labours vont de 1 à 3 ; les outils employés sont : rotovator, bèche et herse rotatives, cultirateau, canadien et gyrobroyeur, cover-crop…
Les amendements, traitements des maladies et parasites en 2011 :
Cinq exploitations sont en culture bio, donc amendements (si besoin) et traitements bio. Deux font une lutte intégrée
Pour tous les autres l’amendement de fond est du fumier en sac, de l’organique ou du végétimus, et l’apport en surface par du chimique en petite quantité. Les traitements sont préventifs et curatifs si besoin, le tout en raisonné ; les engrais et traitements sont coûteux, les produits permis en France sont peu nombreux.
Tableau des surfaces et des emplois par exploitation d’après les données de 2011
activités |
Surface terrains |
nombre d’emplois |
||
dates |
propriétés |
fermage |
pleins temps |
périodiques |
1941 à 1996 |
|
|
2 & 1 commis |
0 |
1958 à 2006 |
|
au dép.tout |
4 |
1 à |
1967 à 2011 |
|
|
5 |
0 |
1967 à 2011 |
|
|
2 |
2 de mars à sept |
1964 à 2011 |
|
0 |
2 |
0 |
1974 à 2011 |
0 |
4ha |
1 |
2 |
1975 à 2011 |
|
0 |
2 |
0 |
1975 à 2011 |
|
|
4 |
2 à 3 en saison |
1978 à2011 |
|
|
2 |
0 |
1983 à 2011 |
|
|
3 |
un peu |
1996 à 2011 |
|
|
4 |
1 |
2000 à 2011 |
|
|
4 |
1 |
juin-01 à 2011 |
|
0 |
3 |
1 |
2011 |
|
|
10 |
13 |
Juin 2011 |
|
|
3 |
1 |
Janv 2012 |
0 |
|
1 |
|
Conclusion :
Même s’ils sont incomplets, les renseignements que nous apportent les documents consultés aux archives municipales sont très intéressants. En effet, ils nous permettent de préciser nos connaissances sur une activité longtemps prépondérante à Eysines et qui a profondément marqué le développement de notre commune : l’agriculture.
Marie-Hélène Guillemet, Paulette Laguerre, Dany Lagnès, Michel Legros, Elisabeth Roux