Toutes les photos sont de Connaissance d’Eysines
Comme chaque année, notre inscription sur le site des Journées Européennes du Patrimoine du ministère de la Culture et sur le Guide Tourisme France, nos affiches et tracts, l’annonce faite sur notre blog, les invitations aux « associations amies » transmises à leurs adhérents, etc. nous ont permis d’accueillir des Eysinais et habitants de Bordeaux Métropole, lors de ces journées.
- Samedi 21 septembre, au musée du maraîchage
Une petite vingtaine de personnes a visité, rue du Prado, la cabane maraîchère, lieu de vie des familles de jardiniers eysinais. Les explications de nos adhérents leur ont fait partager la vie d’autrefois.
Au hangar et au pigeonnier du domaine de Lescombes les nombreux objets exposés ont été admirés, les enfants étant particulièrement impressionnés par les charrettes du hangar. Cinquante personnes ont écouté les explications de nos « guides » et lu les fiches explicatives.
Lors de ces visites, chacun a pu repartir avec nos fiches spécifiques : celle de la cabane informant sur la Jalle et la réguette, une journée à la cabane, le calendrier des productions, etc. et celle du hangar et du pigeonnier mentionnant un historique du musée, l’activité du marché des Capucins, la description des légumes eysinais, des outils, etc.
- Dimanche 22 septembre, balade eysinaise : « Origine et évolution du centre-bourg »
Malgré une météo peu favorable, une vingtaine de personnes nous a rejoint 2 avenue de Verdun, au point de départ de notre balade, devant l’ancienne maison noble de Bois Salut, classée à l’Inscription supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1990. Marie Hélène présente alors notre circuit et explique le choix de notre thème dont le but est de faire découvrir comment s’est constitué sur une partie du domaine de la maison noble de Bois Salut ce qui est aujourd’hui considéré comme le centre-bourg de notre commune.
Puis, nous formons deux groupes pour que la découverte du décor gothique de la tour d’escalier de la maison noble soit plus facile. Malheureusement la porte donnant sur la petite cour intérieure est condamnée et nos visiteurs n’ont pas pu voir cette tour dans son ensemble. Quel dommage, car c’est sans doute l’exemple le plus beau de notre patrimoine eysinais ! Mais nous avions été prudents, amenant avec nous une photo récente, qui a permis à Marie-Hélène de donner les explications.
Pendant ce temps, Elisabeth évoque l’ancienne maison noble de Bois Salut : la construction du logis datant de la fin du XVe siècle - début XVIe siècle par Etienne du Sault. En 1676, Marguerite Dussault épouse Thibaud Bodin de Saint Laurent et apporte en dot Bois Salut alors que son époux est déjà seigneur de la Roque de Thau. La maison de Bois Salut est agrandie et accolée au logis du XVIe siècle. Des générations successives y vivent : Joseph y décède en 1731 et six enfants de son fils Antoine y naissent entre 1756 et 1775. Lorsque survient la Révolution, Antoine Bodin de Saint Laurent « accepte la constitution » mais, ayant deux puis trois fils émigrés, il est considéré comme ennemi du Peuple, arrêté et guillotiné. En l’an IV, ses deux filles et ses trois fils revenus en France effectuent lors d’un tirage au sort le partage des biens de leur père. En juillet 1806, Bois Salut est vendu par François Bodin de Saint Laurent à Jean Lafon. Le 8 août 1833, suite à une saisie mobilière, ce bien est acquis par Michel Peringuey, son gendre. Le 12 janvier 1838, M et Mme Fort achètent le domaine. Le 26 octobre 1844, M. Fort, veuf, partage entre ses deux enfants ses possessions. Sa fille Elina, épouse du docteur Barrière, reçoit le domaine de Bois Salut. A partir des années 1850, les ventes commencent. La maison de maître est séparée en deux : la partie du XVIe appartenant aujourd’hui à la ville est en 1859 aux sœurs Lafon-Perringuey, en 1897 à Louis Antoune et à partir de 1936 à la famille Guiraud charpentier. La partie du XVIIIe siècle, aujourd’hui propriété privée, est en 1868 à Jean Lalande curé, en 1873 à Michel Ferry et en 1923 à Bernard Guiraud charpentier. Ainsi la famille Guiraud réunit un peu plus de cent plus tard les deux parties du logis de l’ancienne maison noble.
Ces explications données, le circuit commence au 1 rue de Verdun. Cette maison construite avec une porte et dix fenêtres en 1855 appartient d’abord à Philippe Duchamp. Il y installe son épicerie. Ses descendants vendent en 1917 à Louis Delsol, épicier, puis ce sont les établissements François à Talence qui reprennent la boutique sous le nom de Bayard.
La grande maison du 3 avenue de Verdun est édifiée en 1861 par Jean Piet, maçon et agrandie en 1865. En 1879 la poste s’y installe. En 1882 le directeur de la poste demande des aménagements, la maison est agrandie en 1888 avec onze ouvertures. En 1944, le propriétaire change mais la Poste est toujours là.
Juste à côté, c’est en 1859 que Jean Bacquey fait bâtir une maison, agrandie en 1877 avec dix ouvertures. De 1915 à 1925, elle a trois propriétaires successifs. Puis Jean Monlun l’achète et la maison reste à ses héritiers, la famille Lacrampette, jusqu’à ses dernières années. Juste en face, la grange est construite en 1928 par M. Fourton maçon au Taillan pour Maurice Monlun.
Nous nous arrêtons entre les deux maisons se faisant face, au croisement avec la rue du capitaine Guiraud, ancien chemin de Saint Laurent. Au n° 8 Pierre Capeyron fait bâtir la maison en 1869 puis elle est agrandie en 1877 avec sept ouvertures. En 1920, les nouveaux propriétaires sont la famille Laborde puis leurs héritiers. Au n° 6, la maison est construite en 1885 pour Guillaume Denigès avec seize ouvertures, elle appartient à la famille Rouillard en 1922.
Nous avançons vers la rue Jean Lahary et découvrons au n° 4 un fronton avec AN enlacés pour Arnaud et Noguès. En 1910, un atelier est construit puis en 1913 la maison avec douze ouvertures. La seconde moitié du XXe siècle connait plusieurs propriétaires.
Au n° 2, nous lisons la date de 1880 accompagnée de lettres entrelacées sur la maison de Jean Parenteau qui compte à l’origine neuf ouvertures. En 1913, elle est à M. Barbère capitaine d’infanterie et à partir de 1954 quatre propriétaires se succèdent jusqu’à aujourd’hui.
Place de la Victoire
Nous nous tournons alors face à l’école maternelle Raoul Déjean. En 1958, la mairie achète à M. Labat 70 ares qui appartiennent à sa famille depuis les années 1890 et qui sont restées sans construction. En 1963, les travaux de l’école de garçons débutent. Puis nous passons à côté du monument aux morts érigé en 1921 en l’honneur des morts de la Grande Guerre. L’école élémentaire René Girol est en vis-à-vis : les travaux de l’école maternelle et de l’école des filles débutent en 1953 sur une parcelle qui va jusqu’à l’avenue de Picot, achetée en 1943 par la mairie à Mme Raymond qui en a hérité de son père Guillaume Dupuch, propriétaire depuis la toute fin du XIXe siècle.
Nous profitons de la proximité de ces différentes écoles pour informer nos visiteurs de l’organisation, les 23 et 24 novembre à la grange de Lescombes, d’une exposition intitulée « L’école à Eysines d’hier à aujourd’hui ».
Revenons à la mairie, construite dès la fin de l’année 1962, inaugurée en 1964, agrandie en 2005/2006. A côté, le foyer culturel est bâti en 1966 ; il sert de salle des fêtes, hall d’exposition, etc. Plus tard, il évolue en médiathèque, salle de cinéma et salle de spectacle. Sa dernière restructuration date de 2006. Il est à noter que ces bâtiments communaux ont été édifiés sur la même parcelle achetée en 1958, que l’école maternelle.
Nous nous arrêtons devant l’église qui est alors évoquée brièvement car sa longue histoire mérite une visite à elle seule ! En 1852, Mme et M. Barrière font don d’une parcelle de plus d’un hectare pour l’édification de l’église, du cimetière et du presbytère. Le cimetière ne pouvant plus se situer autour de l’église, au cœur du bourg , il sera donc implanté où il est actuellement. L’architecte de l’église est Gustave Allaux, elle est de style néo-gothique. Les travaux débutent en janvier 1857, elle est inaugurée par Monseigneur Donnet à la Toussaint 1857 mais elle n’a encore ni voûtes, ni porche, ni clocher ! La deuxième tranche de travaux se déroule jusqu’en 1867, puis son embellissement jusqu’en 1890 grâce à la Fabrique et aux dons des paroissiens.
La maison au sud de l’église, 7 rue du docteur Barrière est construite pour Jules Typhon, curé d’Eysines en 1884. Après son décès en 1889, ses frère et sœur vendent à Sylvain Argillos « Une maison construite en pierres et couverte en ardoise, composée d’une cave, un rez-de-chaussée et un premier étage … ». La maison appartient aux descendants de Sylvain Argillos jusqu’à ces dernières décennies.
Le presbytère n’est construit qu’en 1901, sur le terrain donné à la commune en 1852 par Mme et M. Barrière …
Nous arrivons rue du lieutenant Villemeur. La Villa Georgette est construite dans les années 1950. A l’emplacement de la rue qui mène au parking, il y eut une maison construite en 1907 pour Lucien Doumouret et qui dès la fin de la seconde guerre mondiale est à la famille Tougne.
Au 14 rue du lieutenant Villemeur, la maison dénommée chalet sur les matrices cadastrales date de 1913 avec dix ouvertures. Sur le terrain à l’arrière deux autres maisons sont bâties.
La maison faisant l’angle avec l’avenue de Picot est construite à la toute fin du XIXe siècle pour Jean Berninet.
Avenue de Picot nous découvrons successivement : « Les Beaux matins » construite vers 1933 en remplacement d’une plus ancienne de la fin du siècle précèdent puis la maison Maire avec les initiales entrelacées BF construite au début du XX e siècle par François Viaud.
L’emplacement des bains-douches suscite les souvenirs des eysinais présents ! Ils sont construits vers 1946, des travaux sont effectués en 1950 et 1952 et une réfection en 1957 ; puis ils sont désaffectés et servent de vestiaires pour le football, un dojo est rajouté. L’ensemble est finalement démoli en 2011 lors de l’aménagement de la place actuelle.
Nous arrivons devant la poste. La poste de la rue de Verdun est transférée à la fin des années 1950 dans la maison de pierres qui appartient sans doute à Mme Lalanne née Dumon la sœur du maire. La poste actuelle est construite dans les années 1970.
Nous poursuivons rue du capitaine Guiraud jusqu’à la maison Labat qui doit être transformée prochainement en « Maison des générations » pour une ouverture prévue en 2027. Cette grosse maison avec vingt-trois ouvertures est édifiée pour Jean-Louis Barrière en 1879. En 1893, elle est acquise par M. Labat et reste dans la famille jusqu’à ces dernières années.
Nous descendons Rue Tougne et admirons au passage l’arrière de la partie XVIIIe siècle de l’ancienne maison noble de Bois salut.
A l’angle avec l’avenue de la Libération au n° 35, nous découvrons une grande maison construite en plusieurs fois : en 1855, maison pour Jean Barbot, en 1858 Jean Bernateau fait agrandir une première fois et en 1874 une seconde fois avec dix ouvertures, c’est la maison que nous voyons. Les générations suivantes restent jusqu’en 1949. Ce fut dans les années 1960 la maison familiale d’un visiteur qui nous la décrit…
Juste à côté et accolée au logis du XVIe siècle, en 1867 Louis Guiraud fait bâtir une maison avec neuf ouvertures. En 1936, M. Durandeau, sabotier, a son appartement à l’étage et son atelier dans le bas, en 1953 Gérard Darriet puis en 1969 M. et Mme Corbari en sont les propriétaires.
Nous revenons sur nos pas, toujours avenue de la Libération et à l’angle de la rue Tougne cette construction fut vers 1900 un bâtiment rural, puis quelques années plus tard une maison avec cinq ouvertures est construite et en 1920 une nouvelle avec trois ouvertures. Les propriétaires sont MM. Goyeaud père et fils, puis la famille Massé- Brouard.
Place de la République, à l’emplacement de l’ancienne banque, une maison est bâtie en 1854, elle appartient aux Dugay, puis en 1922 à MM. Jolibert père puis fils.
Juste à côté le centre B est une construction datant de 1855 pour Etienne Dugay, de 1913 à 1960 elle connait divers propriétaires jusqu’à l’achat par Jean Delaube qui possède alors l’épicerie renommée en face !
Un tout petit mot sur la mairie école construite en 1842, qui est édifiée sur une place communale et qui est donc « hors-sujet », mais peut-on passer à côté sans évoquer ce premier édifice communal !
Nous sommes presque au bout de notre itinéraire au 2 rue Jacques Georges Girol : François Argillos achète la parcelle aux époux Barrière, il construit la maison en 1869 et l’agrandit en 1872. La bâtisse a alors une porte et seize fenêtres. La propriété reste dans la famille Argillos jusqu’à ces dernières années puisque M. Balestic était un gendre Argillos !
Au n° 3 de la même rue, la maison appartient à Bordeaux Métropole. Elle a été construite en 1890 pour M. Serres avec cinq ouvertures, sans doute telle qu’on la voit actuellement. Elle a changé souvent de propriétaires, tous non eysinais !
Un peu avant 17 heures, notre petit circuit s’achève, les averses et les rares éclaircies ne nous ont pas quittés mais le sourire et une ambiance sympathique régnait parmi nous. La mauvaise météo s’acharnant sur nos visites depuis quelques années ne nous décourage pas !
Marie-Hélène Guillemet et Elisabeth Roux.