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La cabane rue du Prado au printemps 2023 (Photos Connaissance d’Eysines)
La cabane rue du Prado au printemps 2023 (Photos Connaissance d’Eysines)

La cabane rue du Prado au printemps 2023 (Photos Connaissance d’Eysines)

Le musée du maraîchage présente l’évolution des pratiques maraîchères au cours du XXème siècle. Le hangar et le pigeonnier du château de Lescombes, situés 198 avenue du Taillan, et la cabane, rue du Prado, rappellent les activités et le savoir-faire maraîcher de nombreux Eysinais.

Au cours de cet hiver 2022-2023, nous avons installé des fiches explicatives sur la plupart des objets exposés dans ce musée. Dans le hangar, les charrettes et autres gros objets de bois ont été traités par le personnel des services techniques municipaux. En effet les bois devenaient « secs » mettant sérieusement en péril ce précieux matériel.  Aujourd’hui, le public est donc à même grâce à ces fiches de nommer et comprendre la vocation de cette collection eysinaise, complétée bien sûr par les explications de nos bénévoles assurant le plus régulièrement possible des permanences d’ouverture.

Le Hangar à château Lescombes au printemps 2023 (Photos Connaissance d’Eysines)
Le Hangar à château Lescombes au printemps 2023 (Photos Connaissance d’Eysines)

Le Hangar à château Lescombes au printemps 2023 (Photos Connaissance d’Eysines)

I- De l’écomusée au musée du maraîchage

Cet historique a été établi à partir des différents documents écrits, rassemblés et conservés grâce au travail de notre association. Les textes en italique sont ceux qui ont été repris dans ces sources.

Fin novembre 1996, les adhérents de l’association Connaissance d’Eysines (association déclarée en préfecture en 1986) à l’initiative de leur président Michel Cognie, désirent créer un écomusée du maraîchage d’Eysines et en informent M. Brana alors maire, ainsi que le directeur de l’académie de Bordeaux et le directeur régional des affaires culturelles. Le projet est défendu en ces termes : « Cette création d’écomusée pourrait permettre aux jeunes et aux adultes de l’agglomération de découvrir la diversité des légumes, des plantes aromatiques et médicinales ; les savoir-faire du jardinage dans un milieu humide aménagé par l’homme. Il s’agit enfin de retrouver la mémoire de la commune et des autres banlieues maraîchères. Eysines fut avant son urbanisation la principale banlieue maraîchère de Bordeaux… L’association préfère à un musée limité à la présentation de collections d’objets, la formule de l’écomusée vivant au rythme des plantes et des saisons où les visiteurs doivent être actifs ».

En juin 1998, Connaissance d’Eysines présente à M. Brana le projet très affiné et la ville crée un emploi jeune « agent du patrimoine ».

Extrait d’un article de Sud-Ouest de mai 1998 (Photo Connaissance d’Eysines tirée d’archives privées)

Extrait d’un article de Sud-Ouest de mai 1998 (Photo Connaissance d’Eysines tirée d’archives privées)

Début 1999, une association intitulée « Conservatoire Régional du Patrimoine et des traditions Maraîchères » élabore des statuts pour cet Ecomusée mais cette association ne semble pas aller jusqu’au dépôt de ses statuts en préfecture.

En mars 1999, lors de l’assemblée générale de l’association Connaissance d’Eysines, Michel Cognie annonce l’ouverture de l’écomusée : « …Près de 300 objets ont été donnés par les familles à l’association pour conserver la mémoire des jardiniers. Un centre de documentation recueille les archives familiales, les ouvrages d’agronomie, les revues, une collection d’affiches, une documentation pédagogique…

La cave du château de Lescombes abrite les outils à main et les objets usuels, le pigeonnier en cours de restauration sera affecté à leur présentation. Au préau sont rangés les outillages lourds : charrettes, machines à laver les légumes, etc…

Le jardin situé entre le pigeonnier et le château accueillera les enfants des écoles …l’écomusée vivra au rythme des saisons, les visiteurs seront actifs.

Il sera complété par le circuit de découverte de la zone maraîchère, celui-ci part d’une cabane typique utilisée comme abri. Il présente différents types d’exploitations maraîchères et les éléments du patrimoine naturel…

L’écomusée faisant essentiellement appel au bénévolat, l’association Connaissance d’Eysines a choisi le statut de musée associatif… »

En juin 1999, la création d’un conseil de gestion du musée est proposée, composée d’élus municipaux, de représentants de Connaissance d’Eysines et du personnel en charge de l’animation de la structure… mais ceci n’aboutira pas…

Le panneau Ecomusée transformé en Musée (Photo Connaissance d’Eysines)

Le panneau Ecomusée transformé en Musée (Photo Connaissance d’Eysines)

L’écomusée va vivre quelques années mais sa gestion exigeant une implication trop importante des bénévoles va se commuer en musée, c’est-à-dire uniquement en lieu d’exposition d’objets. D’autre part les vitrines d’exposition et le local de documentation au premier étage du château Lescombes, ne sont que rarement accessibles en raison des expositions du Centre d’Art Contemporain. Enfin le terme écomusée ne peut demeurer si des animations ne sont pas proposées régulièrement.

En décembre 1999, la convention passée entre la ville et Connaissance d’Eysines au sujet de l’utilisation des différents locaux municipaux, mentionne le musée du maraîchage et non l’écomusée alors qu’en 2011 le nouveau panneau installé sur le hangar côté avenue du Taillan, indique encore « Ecomusée du maraîchage »…

En 2016 enfin, l’écomusée devient officiellement Musée du Maraîchage. Les objets sont répartis sur le domaine de château Lescombes dans le hangar et dans le pigeonnier au 198 avenue du Taillan et à la cabane maraîchère rue du Prado.

II- La cabane maraîchère

Cette cabane a été acquise par la ville d’Eysines en juillet 2005, ses derniers propriétaires étaient M et Mme Edouard Lacrampette.

La cabane avant restauration et en juillet 2005, inauguration par le maire, M. Brana, en présence de M. Lacrampette  (Photos Connaissance d’Eysines)
La cabane avant restauration et en juillet 2005, inauguration par le maire, M. Brana, en présence de M. Lacrampette  (Photos Connaissance d’Eysines)

La cabane avant restauration et en juillet 2005, inauguration par le maire, M. Brana, en présence de M. Lacrampette (Photos Connaissance d’Eysines)

La parcelle sur laquelle elle est construite appartient vers 1880 à Mathieu Argillos, gendre Durousseau. Raymond Renouil épouse en 1882 Marie Argillos, et Raymond est désigné comme propriétaire. Son fils Mathieu- René, né en 1883 en héritera au décès de ses parents en 1941. Mathieu-René Renouil, veuf en premières noces de Marie Dabadie, épouse Georgette Girol, également veuve en premières noces de Maurice Monlun. La fille de Georgette, Yvette Monlun épouse en 1945 Edouard Lacrampette et ensemble ils acquièrent en 1947 les parcelles Renouil situées autour de la cabane. Cette parcelle est louée entre 1925 et 1947 environ à Idalie et Alfred Mondon puis à leurs enfants André et Eva Brondeau.

Dans les années 1920, des baraquements sont démontés au camp de Souge et Alfred Mondon utilisent des planches pour la construction de cette cabane. Dans les années 1950, la motorisation arrive et André Brondeau agrandit la cabane avec élévation de la toiture et ouverture de la sortie vers le chemin pour permettre au camion d’y entrer en marche arrière, jusqu’à la grue.

La cabane en décembre 2006 et en mars 2012 (Photos Connaissance d’Eysines)
La cabane en décembre 2006 et en mars 2012 (Photos Connaissance d’Eysines)

La cabane en décembre 2006 et en mars 2012 (Photos Connaissance d’Eysines)

Près du réservoir à l’extérieur de la cabane, l’ancien manège à cheval a été supprimé et une pompe motorisée assure les remplissages divers.

Vers la fin des années 1980, la retraite venue, la cabane reste inutilisée. Avec l’accord des propriétaires, elle est sauvegardée après 1996 par l’association Connaissance d’Eysines, débroussaillée, consolidée. Jusqu’à la tempête de 1999 elle a accueilli les visiteurs, les classes vertes parties à la découverte de la faune, de la flore, du patrimoine et des légumes du Marais. Après la tempête de décembre 1999, elle ne peut plus accueillir le public alors elle sert de réserve au musée du maraîchage. En mars 2006, elle est démontée et restaurée à l’identique par l’entreprise de J.L Lagardère d’Avensan et inaugurée le 16 décembre 2006 en présence de M et Mme Lacrampette.

III- Les collections et leurs lieux d’exposition

Le musée du maraîchage présente l’évolution des pratiques maraîchères au cours du XXe siècle. Les objets exposés évoquent donc les activités et le savoir-faire maraîcher et viticole (cette dernière activité étant majoritaire jusqu’à la fin du XIXe siècle).

L’intérieur du hangar au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)
L’intérieur du hangar au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)
L’intérieur du hangar au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)
L’intérieur du hangar au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)

L’intérieur du hangar au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)

La collection appartient en grande partie à l’association Connaissance d’Eysines. Les premiers outils ont été rassemblés par Michel Cognie : collection privée et en partie non-eysinaise d’environ quatre-vingt outils manuels. Par la suite les familles maraîchères eysinaises contactées vont progressivement faire des dons conséquents avec des charrettes, tombereaux, herses, machines à laver les légumes, motoculteurs, etc. En 1999 il y a déjà plus de 300 objets et en 2014 ils sont plus de 1800 …Depuis quelques années déjà nous sommes obligés de refuser les dons des objets en fer, n’ayant plus de place pour les stocker. Nous n’acceptons plus que les objets en osier car ce matériau se dégrade malheureusement. 

A Lescombes

En juin 1997 la collection d’outils est déménagée du hangar de M. Campet à la cave du château de Lescombes, acquis par la ville en 1992 et restauré dès 1994.

En 1998 un préau adossé au mur extérieur du logement du paysan du château (aile ouest attenante) abrite les gros objets et en 1999 le pigeonnier restauré accueille les petits objets à mains. Suite à des dégradations le préau est transformé en hangar avec portes, les objets sont ainsi à l’abri.

L’intérieur du pigeonnier au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)
L’intérieur du pigeonnier au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)
L’intérieur du pigeonnier au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)
L’intérieur du pigeonnier au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)

L’intérieur du pigeonnier au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)

Dans le hangar, on trouve les outillages les plus encombrants comme les charrettes jardinières, qui permettaient aux maraî­chers de livrer leurs légumes au marché des Capucins , mais aussi les tombereaux, les herses, les charrues, les machines à laver les légumes, la vis d’Archimède qui permettait de vider le réservoir et d’alimenter les canaux pour arroser le jardin.

Dans le pigeonnier, une collection importante d’outillage manuel est présentée : les outils pour défricher, labourer, fumer, semer et planter, désherber et sarcler, arroser et irriguer, éliminer les maladies et les nuisibles, récolter, conditionner.

A la cabane

M et Mme Lacrampette ont laissé dans la cabane : deux charrues, une herse, une machine à laver les légumes en bois, une grue, deux machines à récolter les pommes de terre, un chariot à transporter les légumes, deux bajolles, un manequin en osier, un panier en bois et un en osier, un manège à cheval, une table et un buffet, et des ustensiles de la vie quotidienne.

L’intérieur de la cabane au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)
L’intérieur de la cabane au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)

L’intérieur de la cabane au printemps 2023 : les fiches explicatives sont installées (Photos Connaissance d’Eysines)

Cette cabane typique évoque la vie quotidienne des maraîchers qui y passaient la journée au milieu de leurs terrains agricoles. Dans le crampot, on réchauffait les repas dans la cheminée et on y mangeait à midi. Les légumes étaient récoltés à la main et nettoyés au lavoir de la cabane. Dans l’atelier, après le lavage, les légumes étaient mis en botte pour certains puis disposés dans les mannequins (grands paniers rectangulaires en osier) et les bajaules ou bajolles (grandes caisses en lattes de bois). En fin de journée, la veille du marché, la charrette était chargée à l’aide du monte-charge, puis on retournait à la maison : au Bourg, à Lescombes , au Vigean….. On prenait le repas du soir. Vers 1 h du matin, le maraîcher attelait le cheval et son épouse partait pour le marché. Elle devait être placée aux Capucins avant le début de la vente vers 4h.

1ère photo  :  les fiches présentant les légumes spécifiques d’Eysines : le  giraumon brodé (galeuse), la carotte  et la pomme de terre et 2ème photo les fiches des outils de jardinier (Photos Connaissance d’Eysines)
1ère photo  :  les fiches présentant les légumes spécifiques d’Eysines : le  giraumon brodé (galeuse), la carotte  et la pomme de terre et 2ème photo les fiches des outils de jardinier (Photos Connaissance d’Eysines)

1ère photo : les fiches présentant les légumes spécifiques d’Eysines : le giraumon brodé (galeuse), la carotte et la pomme de terre et 2ème photo les fiches des outils de jardinier (Photos Connaissance d’Eysines)

L’association Connaissance d’Eysines maintient la mémoire de ce passé maraîcher grâce au musée du maraîchage, qui au fil des années s’adapte à son public. Les bénévoles actuels de Connaissance d’Eysines tiennent à remercier les initiateurs de ce musée et en particulier Michel Cognie.

Marie-Hélène Guillemet et Elisabeth Roux

Tag(s) : #musée du maraîchage
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