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 (Archives municipales, dossiers : n° 1O1 de 1835 à 1889 & n° 1O2 de 1876 à 1959)

 

Toute construction en limite de voie fait l’objet d’une demande d’autorisation que ce soit pour une nouvelle édification, un remplacement ou des réparations. Suivant la date, nous trouvons plusieurs formulaires. Nous avons donc classé les éléments de ce dossier en deux périodes : la deuxième moitié du XIXème siècle et la fin du XIXème- début XXème siècle.

1/ La deuxième moitié du XIXème siècle

 Un formulaire des Ponts et Chaussées, service de la Préfecture, spécifique pour les « constructions neuves, aqueducs sur fossé et trottoirs », est fourni au « pétitionnaire » qui a demandé une autorisation.

Deux cas ont retenu particulièrement notre attention :

  • En 1855, M. Lassègue fait édifier un muret sans autorisation : le muret est construit devant le portail qui est en retrait de la chaussée, mais en alignement sur les deux bornes en limite du terrain de M. Lassègue et du chemin. Le maire demande la démolition et M. Lassègue défend sa construction par une longue lettre (des ordures sont déposées devant ce portail en retrait…) agrémentée d’un plan
Affaire Lassègue

Affaire Lassègue

  • En 1859, M. Farinel n’a pas le droit de faire réparer le mur du portail de sa propriété, car il est en saillie sur l’alignement de la route.

                Edifications de maisons

Nous ne trouvons que trois demandes de constructions. En 1850, M. Cursol a l’autorisation de construire une maison. En 1851, M. Montalieu est autorisé à construire une maison : « l’alignement à suivre est déterminé par une ligne parallèle à l’axe de la route distante de 6,50 m. » En 1875, M. Bouilhet à Laforêt demande l’alignement pour bâtir une remise en façade sans aucune entrée sur le petit chemin d’Eysines.

Des maisons construites en limite de chaussée

Des maisons construites en limite de chaussée

Reconstructions et réparations de maisons

  • En 1850, M. Meu a l’autorisation de faire reconstruire son atelier de charronnage, « suivant une ligne droite partant de la face de la 2ème pile du portail de M. Schroder et aboutissant au 1er angle du mur de clôture du sieur Gontier. »
  • En 1869, M. Pierre Marmiesse, au Bourg, sur le chemin vicinal ordinaire n° 2 d’Eysines au Haillan, a l’autorisation d’exhausser une partie de la façade de sa maison.
  • En 1851, M. Dupin puis, en 1870, M Durgeon obtiennent l’autorisation de reconstruire le mur de façade de leur maison.
  • En 1851, M. Biot et M. Martin, en 1875 M. Jean Guiraud, charpentier, sont autorisés à réparer les murs de façade de leur maison, avec cette spécification : « uniquement s’il est établi sur l’alignement de la maison, car tout travail en saillie sur la façade de cette maison est expressément interdit ».

                Edifications de clôtures

Entre 1864 et 1882, quatre autorisations sont accordées. Les clôtures doivent être parallèles à la route et à une distance de l’axe de la route, correspondant à la moitié de la largeur de la voie à cet endroit.  Ainsi suivant les chemins, il est précisé que la barrière sera à 6,80m, 7,50m ou 8 m.

En 1875, M. Rouchet obtient l’autorisation de planter une haie vive et d’établir une palissade pour clore sa propriété : la haie sera plantée à 0,10 m en recul soit à 7 m de l’axe de la route et la palissade sèche à construire sera établie suivant une ligne parallèle à l’axe de la route et à 6,50 m.

Demande autorisation de construire

Demande autorisation de construire

La demande faite en 1856 par M. Guichenet propriétaire du domaine dénommé Ravezie et qui plus tard avec la famille de Georges s’appellera Eysinoff, est beaucoup plus précise :« …Considérant que M. Guichenet demande l’alignement afin de clore sa propriété sur le chemin vicinal, bord extérieur du fossé, du ruisseau de Migron, bordant au levant le chemin de l’hippodrome, par les motifs que de nombreux troupeaux passent journellement sur ce chemin et le dégradent continuellement

Considérant aussi que la partie nord de ce ruisseau à la rencontre de la route du Médoc n° 14 par suite de changement du lit du même ruisseau pour ce propriétaire qui traversait obliquement sa propriété on a été obligé de donner une telle profondeur à ce fossé qu’il devient très dangereux pour les voitures qui parcourent ce chemin

Pour ces motifs

Arrêté

Article 1 : M. Guichenet est autorisé à clore sa propriété sur l’arête extérieure du fossé dont il s’agit aux conditions suivantes :

1/ que cette clôture sera faite en haie sèche

2/ qu’elle sera construite de manière à recevoir sans obstacle les eaux du chemin

3/ que le fossé ou ruisseau sera en tout temps entretenu en bon état et récuré à vieux bords et vielles soles, toutes les fois qu’il sera jugé nécessaire pour l’administration, qu’il sera donné aux débouchés ou embranchements nord pour arriver au pont de la grande route, une largeur suffisante pour recevoir sans encombre les eaux des débordements et le tout au frais de M. Guichenet.

4/ cet alignement lui sera tracé par monsieur l’agent voyer ou par un agent de l’administration. … »

            Reconstructions et réparations de clôtures

En 1836, la mairie peut procéder à l’ouverture d’une porte dans le mur de clôture du jardin du presbytère, route départementale n° 14 de Bordeaux au Verdon, et d’y faire toutes les modifications souhaitées.

En 1870 et 1875, ce sont des autorisations pour surélever les piles de portail chez M. Montrant, M. Faure ; quant à celle de M. Guichenet, elle concerne la transformation de l’entrée de sa propriété.

La clôture de Chantilly

La clôture de Chantilly

2/ La fin du XIXème-début XXème siècle

 Dans ces années-là, nous retrouvons toujours l’arrêté de la préfecture, c’est-à-dire l’autorisation ; mais si la liasse est complète il y a : une lettre du pétitionnaire, adressée à monsieur le Maire, qui explique sa demande ; le rapport de l’agent-voyer et l’autorisation sous forme d’arrêté qui est l’imprimé officiel. Cet arrêté comporte quatre pages, il est toujours en papier de couleur (jaune, beige ou rose). Presque jusqu’au début du XXème siècle, nous avons trois imprimés différents suivant le classement de la route au bord de laquelle se trouve la propriété :

1/Celui intitulé « Routes départementales », établi pour la demande le long des routes départementales.

2/ Celui des Ponts et Chaussées par exemple pour la demande de M. Saint Blanca, du 25 mai 1875

3/ À partir de 1895, nous ne trouvons que l’imprimé rose émanant du Département de la Gironde.

Les 3 arrêtés : Routes départementales, Département de la Gironde et Ponts et Chaussées
Les 3 arrêtés : Routes départementales, Département de la Gironde et Ponts et Chaussées
Les 3 arrêtés : Routes départementales, Département de la Gironde et Ponts et Chaussées

Les 3 arrêtés : Routes départementales, Département de la Gironde et Ponts et Chaussées

Edifications de maisons :

Quatre constructions sont autorisées à une distance de la moitié de la largeur de la chaussée à cet endroit et ceci par rapport à l’axe de la route et parallèlement à celle-ci. C’est toujours l’agent voyer cantonal qui fait le piquetage. Les échafaudages et dépôts de matériaux sont réglementés :« établir un échafaudage et un dépôt de matériaux en saillie sur la voie de 1,50 m, éclairés la nuit et durant 2 mois. Après les travaux, les lieux seront remis dans leur état primitif par les soins et aux frais du pétitionnaire. »

  • En 1901, M. Jouanneau, à Lescombes, peut édifier une maison en limite du chemin vicinal n°1, dit du Bourg à la Forêt.
  • En 1910, M. Dubourdieu, peut édifier une construction, côté droit, en limite du chemin vicinal n°5, dit de l’Hippodrome.
  • En 1911, M. Graussard de Mérignac, peut édifier à la Forêt, une construction en limite du chemin vicinal n° 1, dit du Bourg à la Forêt.
  • Le 26 janvier 1922, M. Arnaud peut édifier une grange en briques et pierres, sur la limite de la propriété Lalumière, située sur le côté gauche du chemin vicinal n° 6 dit du Pontet.

Reconstructions ou modifications de maisons :

Sept autorisations sont accordées sur l’alignement initial entre 1897 et 1922 :

  • En 1897, M. Curat à Lescombes, chemin vicinal n° 1, dit du Bourg à la Forêt
  • En 1898, M. Durousseau à Lescombes, chemin vicinal n° 1, dit du Bourg à la Forêt
  • En 1898, M. Eydon au Vigean, chemin de grande communication 114 de Bordeaux au Verdon
  • En 1910, M. Jouanneau à Lescombes, chemin d’intérêt commun n° 72 de Bordeaux au Taillan
  • En 1913, Mme veuve Curat, chemin vicinal n° 1, dit du Bourg à la Forêt
  • En 1914, M. Bardon au May du Merle, chemin vicinal n°6 dit du Pontet
  • En 1922, M. Jean Lafitte, chemin vicinal n°4 dit du Bretey
Les maisons ne sont pas toutes alignées

Les maisons ne sont pas toutes alignées

Réparations de maisons :

Cette fois ce sont des demandes pour blanchir à la chaux ou recrépir des façades donnant sur les voies. Nous retrouvons toujours les mêmes précisions : « Les échafaudages ne doivent pas gêner la circulation ni entraver l’écoulement des eaux ; ils seront éclairés la nuit, avec une saillie de 1 m sur la voie publique et seulement pendant 15 jours. Après les travaux les lieux seront remis dans leur état primitif par les soins et aux frais du permissionnaire. »

Ces demandes concernent : En 1895, M. Antoune au Bourg - En 1896, M. Laborde chemin vicinal n°1 dit du bourg à la Forêt - En 1896, Melle Urbeline Baquey à Lescombes, chemin vicinal n°1 dit du bourg à la Forêt – En 1896, M. Lalumière à la Forêt, chemin vicinal n°1 dit du bourg à la Forêt – En 1897, M. Durgeon au Bourg, chemin vicinal n°1 dit du bourg à la Forêt – En  1905, M. Lascou chemin vicinal n°1 dit du bourg à la Forêt – En 1907, M. Toulouse au Bourg, chemin vicinal n°1, dit du Bourg à la Forêt – En 1919, M. E. Arnaud, au May du Merle, , ancienne maison Ferry, chemin vicinal n°6 dit du Pontet – En 1920, le couvent du Bon Pasteur, le long du chemin vicinal n°5 dit de l’Hippodrome - En 1921, M. Jean Matelot, au Bourg, ancienne maison de Mme veuve Martin, chemin vicinal n° 6 dit du Pontet.

Edifications de clôtures, haies :

Elles sont accordées à une distance de la moitié de la largeur de la chaussée à cet endroit et ceci par rapport à l’axe de la route et parallèlement à celle-ci. C’est toujours l’agent voyer cantonal qui fait le piquetage.

Ces nouvelles clôtures sont nombreuses : 1 en 1870 et 1875 mais 5 en 1876 et 2 en 1877 et ainsi de suite puisque nous en comptons encore 17 avant la fin du siècle. Avant la guerre de 14, ce sont 24 édifications puis de la fin de la guerre à 1922 encore 10. Ces clôtures sont soit des grandes constructions avec 2 piles de portail et mur banquette en maçonnerie avec barrière de bois ou tout simplement une « barrière sèche » comme cela est indiqué dans les demandes.

Clôture place Charleroi et celle de l’école des garçons
Clôture place Charleroi et celle de l’école des garçons

Clôture place Charleroi et celle de l’école des garçons

Remplacements de clôtures :

Elles sont accordées sur l’alignement initial. Là aussi nous avons relevé de nombreuses autorisations pour ces remplacements de clôture : 3 dans les années 1890, puis 18 entre 1900 et la guerre de 1914, et 6 après la guerre et jusqu’en 1920.

 

Conclusion :

Nous ne pouvons tout reproduire de ces demandes. Nous avons cependant relevé entièrement les dossiers des archives municipales et avons imprimé ces données, qui se trouvent dans nos classeurs à notre local. Nous rappelons que ces classeurs sont consultables par tous nos adhérents.

Marie Hélène Guillemet et Elisabeth Roux.

Tag(s) : #Histoire
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