Les deux édifices inscrits à l’
Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques*, à Eysines
Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques*, à Eysines
* L’inscription à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques (ISMH) est l'appellation utilisée de 1927 à 2005 en France, pour désigner les biens meubles et biens immeubles faisant à présent l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques.
Eysines possède deux monuments classés à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques et en ce mois de septembre, plus particulièrement dédié au patrimoine, nous vous les présentons. Nous avons consulté leurs dossiers à la DRAC (direction régionale des affaires culturelles) de Nouvelle Aquitaine.
1/ Le 2 mars 1990, un arrêté stipule le classement de l’ancienne maison noble de Bois Salut, appelée aussi maison Guiraud.
Voici les termes du dossier : « Est classé l’ensemble de l’ancienne maison noble de Bois Salut actuellement dénommée « maison Guiraud », située au 61 avenue de la libération pour la partie médiévale (fin XVème/début XVIIème siècle) et 4 avenue de Verdun pour l’aile XVIIème siècle, y compris les parties rajoutées au XVIIème et au XIXème siècles, comprenant façades, toitures, escalier à vis, éléments anciens subsistants, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur ».
Les éléments qui ont permis son classement sont concentrés sur la partie médiévale, avec la tour hexagonale : « Cette maison possède une tour d’escalier à vis en pierre, hors œuvre, percée au rez-de-chaussée d’une porte décorée, dans le style gothique tardif, de choux fleuris et d’un ange. Cette porte très ornée, peu connue, compte parmi les plus soignées de celles qui existent dans les édifices civils de la Gironde. »
2/ Le 4 mars 1992, un arrêté classe le pigeonnier du château de Lescombes situé 198 avenue du Taillan.
Cet arrêté énonce : « considérant que le pigeonnier du XVIIème siècle de château Lescombes présente un intérêt d’art suffisant pour en rendre désirable la préservation en raison de la qualité architecturale de cet édifice en dôme de pierre et qu’il est le dernier de ce type subsistant en région bordelaise, il est inscrit en totalité à l’ISMH. »
La description du pigeonnier est ainsi faite dans le dossier : « Situé à l’ouest du château, le pigeonnier circulaire coiffé d’un dôme de pierre muni à l’est d’une lucarne d’envol est ponctué dans sa partie supérieure de 2 « randières » ou « randelles » , anneaux de pierre saillants empêchant les rongeurs de grimper. La petite porte d’origine est au Nord. Au sud, sous un linteau métallique, a été bricolée une porte plus grande réutilisant des éléments d’une porte à galbe et pinacle provenant peut-être d’une partie détruite du château. A l’intérieur, un puits profond de 12 m alimentait le réservoir placé sous la coupole (aménagement début XXème siècle.) »
Pourtant, Pierre Duret, propriétaire du château, menaçait en 1794 de faire transformer cette toiture qui prenait l’eau alors qu’il venait de faire installer un moulin sur la margelle du puits : « Ce moulin m’occasionnera cependant une dépense inattendue ayant observé que la voute en pierre de laditte fue qui se trouve très endommagée par le labs du temps laisse filtrer l’eau pendant l’hiver, sur le plancher ce qui pourrit le plancher et procure en outre de l’humidité au moulin. Je serai donc obligé sous peu de démolir cette voute pour y substituer une charpente couverte en tuile creuse et de refaire le plancher du grenier sur lequel je pourrai mettre le bled. » (extrait de son livre de raison)
Heureusement que le projet de Pierre Duret n’a pas abouti car il aurait privé Eysines d’un élément important de son patrimoine !
En effet ces deux monuments : l’ancienne maison noble de Bois Salut et le pigeonnier de château Lescombes constituent une richesse patrimoniale reconnue au-delà même de la commune d’Eysines, sous l’égide du ministère de la Culture.