Les archives municipales nous fournissent, pour les années 1911 à 1916 des tableaux du Ministère de l’Intérieur, indiquant le nombre de décès, les âges des personnes décédées et les causes de ces décès.
1/ le nombre de décès
Le nombre de décès pour 1911 et 1912 est extrêmement différent de celui de l’Etat civil de ces mêmes années, tandis que pour 1913, 1914, 1915 et 1916 nous avons les mêmes données.
En 1911, la fiche répertorie 44 décès alors que les actes d’Etat Civil en comptent 57. En 1912, 30 décès sont relevés sur la fiche de statistiques sanitaires et 56 sur les actes d’Etat Civil.
2/ Les âges des personnes décédées :
Les décès les plus nombreux concernent les personnes de plus de 60 ans ; la moyenne sur les 6 années est élevée : 62%, avec un minimum de 50% en 1912 et un maximum de 80% en 1916.
Les décès d’enfants de moins de 1 an sont heureusement peu nombreux et ne concernent que 2 à 3 % des décès, à part l’année 1911 qui en compte 14%.
Les moins de 20 ans sont eux aussi très peu nombreux : entre 2 et 4 %.
3/ Les causes des décès :
Tous âges confondus, la plus forte cause de mortalité est intitulée « autres maladies », et nous atteignons une moyenne de 20 %, avec un minimum de 7% en 1914 et un maximum de 34% en 1915.
Pour les personnes âgées, la cause la plus évoquée est la « sénilité » ; elle concerne 30 % des décès en moyenne sur les 6 années, avec un minimum de 14% en 1911 et un maximum de 30% en 1914.
Les maladies du cœur sont relativement importantes avec une moyenne de 17,5%, sauf en 1913 où aucune n’est mentionnée.
La tuberculose est importante de 1911 à 1913 avec une moyenne de 10%, puis, entre 1914 et 1916, on recense une ou 2 victimes de cette maladie par année.
Les décès dus aux pneumonies sont irréguliers avec 5 cas en 1915, 3 en 1913, 1 pour les autres années.
Les bronchites, tout comme les grippes ne touchent que 4 personnes sur les 6 années.
Le choléra n’est présent qu’une fois en 1915.
Il est à noter que chez les enfants de moins de 1 an, la plupart des décès sont dus à des diarrhées et entérites.
Enfin, nous pouvons remarquer que des cases restent vides année après année pour les maladies telles que : typhus, fièvre typhoïde, fièvre paludéenne, variole, rougeole, scarlatine, coqueluche, diphtérie, maladie de Croup, appendicite, néphrite, et septicémie puerpérale.
Peut-on conclure à un (assez) bon état sanitaire de la population eysinaise en ce début du XXème siècle ?
Elisabeth Roux & Marie-Hélène Guillemet