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la maison de l'office de tourisme

la maison de l'office de tourisme

Merci à notre guide Mme Provain , ainsi qu’à M et Mme Puyaubert de l’association des amis de Sainte Foy pour nous avoir accompagné pendant presque 3 heures dans les rues de Sainte Foy !!!

Sur le site des amis de Sainte-Foy-la-Grande ( www.saintefoylagrandehistoire.com) vous trouverez beaucoup de renseignements.

Histoire : La région de Sainte-Foy-la-Grande  a été occupée bien  avant la création de la bastide : ainsi des fouilles ont mis à jour divers objets datant de la Préhistoire et des mosaïques d’une villa gallo-romaine située à port Sainte Foy au lieu-dit Canet.

Sainte Foy est une  bastide royale française, érigée par  Alphonse de Poitiers, frère de Saint-Louis. L’acte par lequel le prieur de Conques renonce à ses droits en faveur d’ Alphonse de Poitiers  date de 1255 .  Les remparts qui entourent la bastide apparaissent plus tard vers 1350 et sont cernés par des fossés .  Sainte Foy est située sur la route du pèlerinage de Saint Jacques de Compostelle, elle est aussi intimement liée avec Conques où se trouvent les reliques de Sainte Foy.

la maquette de la bastide & une mosaïque
la maquette de la bastide & une mosaïque

la maquette de la bastide & une mosaïque

Description : Construite en bordure de la Dordogne et de deux autres ruisseaux, sur un plan orthogonal, ses 2 axes principaux étaient fermés par des portes au niveau des remparts . Sa  place excentrée vers l’ouest est assez proche de la Dordogne ; cette place avec ses arcades avait  alors en son centre sa halle en bois . Ses ilots sont de surfaces irrégulières, les maisons sont construites en bord de rue et des puits desservent 3 à 4 habitations chacun .  Les habitations modestes sont plutôt à l’est  et plus on se rapproche de la place vers l’ouest, plus l’habitat est riche .

La surface de la bastide est à l’origine de 40 ha et actuellement de 52 ha.

Les rues et places sont bordées de maisons d’époques diverses . Les maisons de pierres sont de la fin du XIIIème siècle-début XIVème  ; celles à colombage sont des XVème et XVI ème siècles ;  le XVIIIème puis le XIXème siècles ont ajouté de grands hôtels particuliers en pierres qui, par leur taille et leurs ornements, montrent que Sainte Foy était une ville prospère qui abritaient des notables  et de riches commerçants.

Visite :

Nous partons de l’office de tourisme ; cette bâtisse à colombage date du XVème siècle ; le 1er niveau est en pierres, une tour d’ennoblissement, datée de 1590 est liée à la visite d’Henri IV,  pour lui rendre hommage. Une autre maison est aussi dotée d’une même tour . Juste à côté une magnifique maison à pans de bois sculptés date du XVème siècle .

 

la maison des Dames de la Foi et la caserne attenante
la maison des Dames de la Foi et la caserne attenante
la maison des Dames de la Foi et la caserne attenante
la maison des Dames de la Foi et la caserne attenante
la maison des Dames de la Foi et la caserne attenante
la maison des Dames de la Foi et la caserne attenante
la maison des Dames de la Foi et la caserne attenante
la maison des Dames de la Foi et la caserne attenante

la maison des Dames de la Foi et la caserne attenante

En nous  dirigeant vers la Dordogne, nous découvrons un immeuble imposant et magnifique du XVIIème siècle, ancienne garnison royale ; c’est là aussi que Louis XIV installe les Dames de la Foi qui dirigent alors une institution où sont éduquées les jeunes filles . Il s’agit d’une institution catholique dont le but est d’endoctriner ce bastion du protestantisme qu’est Sainte Foy ; accolée à l’arrière de cette institution se trouve la caserne : la religion et la force royales font ostentation !

A la Révolution, les Dames de la foi sont expulsées après cependant une grande résistance ; le bâtiment devient une filature , puis de 1824 jusqu’en 1880,   un collège protestant de grande renommée en France ( les Reclus, Faure et Broca y sont élèves) ; puis ce sera l’abandon pendant presque un siècle, avant une rénovation récente !

La Dordogne et ses quais : Les remparts sont construits à quelques mètres des rives ; des moulins à eau  entravaient le cours de la Dordogne et les bateliers s’en plaignaient . En effet, la cité a été prospère, dès le moyen-âge, grâce au commerce du vin sur la rivière ; la batellerie est donc importante . Sur les remparts, on voit encore aujourd’hui des anneaux qui servaient à atteler les voitures à chevaux pour le transfert des marchandises. Les quais ont été maçonnés en 1850 pour donner du travail aux indigents.  Une tour marine en bord de Dordogne servait pour la navigation,  elle est le seul vestige de la citadelle détruite en 1635.

 

les remparts et les quais
les remparts et les quais
les remparts et les quais
les remparts et les quais

les remparts et les quais

Dans la partie Est de la bastide , les Cordeliers ont édifié leur monastère et  un hôpital  au XV ème siècle, mais aucun vestige n’en est visible.

En 1742, la halle est reconstruite dans la partie Est de la bastide intramuros ; puis au début du XIX ème siècle elle est démontée et reconstruite extramuros, à l’emplacement où elle est actuellement ; ses 20 jolies colonnes de pierre soutiennent une charpente robuste.

la halle
la halle
la halle

la halle

Nous sillonnons maintenant la bastide et découvrons ses rues bordées par des maisons de toutes les époques côte à côte . Nous découvrons dans de nombreux endroits des restes de remparts et de tours rondes et nous pouvons apprécier l’épaisseur de ces murs .

promenade dans les rues et sur les places
promenade dans les rues et sur les places
promenade dans les rues et sur les places
promenade dans les rues et sur les places
promenade dans les rues et sur les places

promenade dans les rues et sur les places

détails des maisons de pierres
détails des maisons de pierres
détails des maisons de pierres

détails des maisons de pierres

détails des maisons à pans de bois
détails des maisons à pans de bois
détails des maisons à pans de bois

détails des maisons à pans de bois

Près de la halle, à côté d’un reste de rempart , Mme Provain nous indique qu’à cet emplacement, jusqu’au début du XX ème , il y avait un hôpital public important construit au XVIIIème  et tenu par les sœurs de Nevers . Puis, en 1935, un 2ème hôpital moderne est installé un peu plus loin .

Sainte Foy possédaient de nombreux et grands chais à l’intérieur de la ville ; la plupart ont actuellement été reconstruits à l’extérieur.

les remparts .....
les remparts .....

les remparts .....

Une petite place , place du temple , rappelle l’emplacement d’un temple détruit sur ordre du parlement de Guyenne   sous Louis XIV ; plus loin, en bord de Dordogne, quelques unes de ses colonnes et pierres sont exposées.

souvenirs du temple détruit
souvenirs du temple détruit

souvenirs du temple détruit

La maison « Corriger » est la plus ancienne ; elle date du XIII ème siècle ; c’est une maison d’artisans avec ses larges baies ogivales.

la maison Corriger
la maison Corriger

la maison Corriger

Le grand Temple date de 1829 ; nous admirons diverses maisons de pierres et à colombages ….des balcons en trompe ou encorbellement du XVIIIème et XIXème siècles , des portes  et leur heurtoir, des fenêtres trilobées , des mascarons et autres sculptures, dont une maison avec des coquilles St Jacques…

portail du Grand Temple

portail du Grand Temple

Nous nous approchons de la place d’Armes et apercevons au-dessus des maisons à arcades , la tour et les hauts murs d’une maison forte dite « des templiers » , édifice datant sans doute de la fin du XIIIème- début XIV ème siècle. Cette place était autrefois celle autour de laquelle s’organisait la vie de la cité comme dans toute bastide. Elle fut remodelée à partir du milieu du XIXème ; la mairie date de la IIIème République ; les anciennes fontaines des 4 coins de la place ont été regroupés juste devant. Cependant les « couverts » ou galeries à arcades, de pierres,  sont encore là ; à l’origine ils abritent les boutiques ; au-dessus sont bâties des maisons à colombage.

la maison forte dite des Templiers

la maison forte dite des Templiers

les fenêtres trilobées
les fenêtres trilobées
les fenêtres trilobées

les fenêtres trilobées

détails des portes , mascarons et balcons
détails des portes , mascarons et balcons
détails des portes , mascarons et balcons
détails des portes , mascarons et balcons
détails des portes , mascarons et balcons
détails des portes , mascarons et balcons
détails des portes , mascarons et balcons

détails des portes , mascarons et balcons

la place de la mairie , ses arcades de pierres et leurs étages et une des 4 fontaines
la place de la mairie , ses arcades de pierres et leurs étages et une des 4 fontaines
la place de la mairie , ses arcades de pierres et leurs étages et une des 4 fontaines
la place de la mairie , ses arcades de pierres et leurs étages et une des 4 fontaines
la place de la mairie , ses arcades de pierres et leurs étages et une des 4 fontaines

la place de la mairie , ses arcades de pierres et leurs étages et une des 4 fontaines

L’église notre Dame :Au XIII ème siècle, les templiers édifient une église , qui sera en partie détruite pendant les guerres de religions . A la fin du XVIIème siècle, l’église est reconstruite  tout en gardant les éléments romans restants sur la façade ouest ; mais au XIXème les architectes du Cardinal Donnet transforment l’église et le  clocher roman abattu est reconstruit ….

l'église  Notre Dame
l'église  Notre Dame

l'église Notre Dame

La vie à Sainte-Foy-la-Grande et ses hommes célèbres :Sainte Foy a  ,au XIXème siècle , des écoles catholiques ( collège des Récollets), protestantes et laïques  …. Du XVIème au XVIIème siècles ses habitants sont principalement des protestants , de riches familles qui inculquent à leurs enfants une bonne formation scolaire ( telle la famille Reclus)

Sainte Foy a vu naître ou séjourner  en ses murs de grands personnages ( extraits du site des amis de Sainte Foy: saintefoylagrandehistoire.com)

Pierre Anselme GARRAU (1762-1829) : Grand citoyen, il fait partie de ces hommes jeunes, ardents qui crurent en la Révolution Française. Il fit ses études au Collège des Récollets de Sainte-Foy puis son droit à Bordeaux,  Il sera au cœur de l'action durant toute la période révolutionnaire. Député de Sainte-Foy à la Sénéchaussée de Libourne, rapporteur des Cahiers du Tiers, il prête serment de fidélité à la Constitution lors de la fête de la Fédération, le 14 juillet 1790. Maire de Sainte-Foy, il renonce à son mandat lorsqu'il devient député à l'Assemblée nationale. Conventionnel, Montagnard, il vote la mort du Roi. Choisi comme représentant du peuple auprès de l'armée des Pyrénées-occidentales, en raison de ses grandes qualités d'administrateur, il sera ensuite le pacificateur de la Vendée, puis Commissaire de la République à l'armée d'Italie. Élu au Conseil des Cinq Cents, il s'oppose au coup d'État du 18 brumaire An VIII et "fut exclu de la représentation nationale". Cependant en 1806, il est nommé Inspecteur aux Revues à l'armée d'Espagne, fonction qu'il conservera jusqu'en 1814. Avec le retour de Louis XVIII, il fut assigné à résidence mais amnistié en 1819. Il laisse le souvenir d'un grand patriote aux idées généreuses et tolérantes.

Paul Broca ( 1824- 1880  ) médecin, anatomiste et anthropologue français. Son nom est resté attaché à celui d'une forme d'aphasie qu'il décrivit avec précision en 1861. Il consacre ses recherches à l’étude du cerveau et ses fonctions cérébrales, mettant ses pas dans ceux de Gratiolet son compatriote. Il découvre la localisation de la faculté du langage articulé appelée depuis : « Aire de Broca », ce qui lui vaudra la célébrité . Il fonde la Société d’anthropologie en 1859. Il est l’un des premiers à introduire l’usage des découpes histologiques et du microscope. De nombreuses études publiées jalonnent sa carrière.

Elie Reclus (1827 – 1904) : Fils aîné, son père le destine  à une carrière de Pasteur .  Après ses études de théologie, il passe sa thèse en 1851, mais démissionne aussitôt de sa charge. Après le coup d'état du 2 décembre 1851, hostile au régime de Louis-Napoléon Bonaparte, Élie s'embarque avec son frère Élisée pour l'Angleterre. Toujours hostile au pouvoir comme son frère Élisée, en 1871, Élie prend fait et cause pour la Commune de Paris. Poursuivi pour ses activités révolutionnaires, il s'exile à nouveau en Suisse, puis voyage aux Etats-Unis, en Angleterre, avant de revenir à Paris. Suspecté à nouveau par les autorités, il part rejoindre son frère Elisée en Belgique pour occuper une chaire de mythologie comparée à l'Université Nouvelle de Bruxelles. 

Elisée Reclus (1830-1905) penseur et acteur du monde, anarchiste et géographe, intègre et généreux, a ouvert de nombreuses pistes de réflexion pour nos contemporains. la célébrité la plus connue de Sainte-Foy-la-Grande . Ses capacités intellectuelles étonnantes mises au service de la géographie, son talent remarquable d’écrivain, sa générosité naturelle et son engagement indéfectible dans les rangs des anarchistes en font un être d’exception. Ses œuvres sont rééditées, lues, commentées à l’Université et dans le monde littéraire. Le courant écologique, dernier venu sur la scène politique, le considère comme un précurseur.  

Armand Reclus (1843-1927) Il est lieutenant de vaisseau . En explorant une forêt tropicale humide, Armand Reclus rédige des notes, établit des relevés topographiques, des cartes pour un projet de canal interocéanique qui doit relier l'océan Atlantique à l'océan Pacifique par l'isthme de Panama. 

Ce projet est retenu en 1879 par le Congrès International de Géographie de Paris³ et son exécution est confiée à Ferdinand de Lesseps. Armand Reclus met en place et organise le démarrage du chantier de percement avant de rejoindre en 1882 le ministère de la Marine et des Colonies comme officier d'ordonnance du ministre : l'amiral  Jauréguiberry.

Joseph Onésime Reclus (1837-1916) : se passionne tout naturellement pour la géographie comme son frère Elisée. Onésime Reclus décrit avec lyrisme les paysages et les populations ; il manie le français avec dextérité et énergie, ce qui donne de l'émotion et de la poésie à ses descriptions, sans toutefois en oublier les aspects politiques. On lui reconnait  également la paternité du terme « francophonie ».

 Paul Reclus (1848- 1951) : fils d'Elie (et de Noémie Reclus) et neveu d’Elisée, Intellectuel brillant, Paul Reclus est reçu premier à l’Ecole centrale de Paris en 1878 où il obtient son diplôme d’ingénieur. Ce titre l’amène à exercer sa profession dans diverses entreprises 

Jean Louis Faure (1863- 1944) : par sa mère, il descend des Reclus . Il fréquente le collège protestant de Sainte-Foy qu’il quitte en 1879 pour le collège Louis le Grand à Paris puis il s’oriente vers la médecine. En 1887, reçu à l’internat à Bicêtre, soutenu par son oncle Paul Reclus, il se dirige vers la chirurgie où ses talents sont remarquables. Il sera assistant de son oncle Paul à l’hôpital de la Pitié. Rénovateur dans la chirurgie gynécologique, il publie de nombreux ouvrages scientifiques entre 1905 et 1933. Elu membre de l’Académie de médecine en 1924, il devient président de la Société de chirurgie en 1925.

NB :Onésime Reclus et Armand sont nés à Orthez, Paul Reclus à Paris.

Elie Faure, frère de Jean-Louis Faure, est né à Sainte-Foy (1873-1937). Essayiste et auteur d'une Histoire de l'Art qui lui assuré une reconnaissance internationale.

 

Nous quittons Sainte-Foy-la Grande après presque 3 heures de visite sous un soleil éclatant ! merci aux  « Amis de Sainte Foy » pour  ce bel après-midi plein de découvertes !

Elisabeth Roux

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