Les fréquentes averses de cet après midi nous auront épargné lors de la visite de la Tour de Mons et n’auront pas terni notre enthousiasme pour notre promenade en Sud Médoc !
1/Soussans : château La tour de Mons
(Remerciement au château viticole La Tour de Mons et en particulier à Suzanne Pugnet, qui a permis de voir le site au milieu du merveilleux vignoble appellation Margaux)
Au XIII siècle construction d’une maison forte (Tour Noble de Soussans ou Maison Noble de Marsac) qui a appartenu à Gaston de l’Isle. Au XV ème reconstruction après la guerre de 100 ans, À cette époque le château devait être un corps de logis de forme carrée avec des tours rondes aux angles et entourés de fossés, une tour dominait l’édifice. En 1623 Pierre de Mons l’acquit et donne son nom au château de Marsac. En 1740 Jean Baptiste de Secondat , le fils de Montesquieu épouse une héritière Marie Catherine de Mons et qui laissa le nom de « île Madame » à la petite île devant le port de Marsac !
Des aménagements au cours des siècles transforment le château en une très élégante demeure. En mars 1868 Edouard Guillon le visite et le décrit ainsi : « Il se compose d’un corps de logis, d’une architecture assez simple, flanqué de plusieurs tours : 2 sont rondes et couvertes de tuiles plates, ce sont les plus anciennes ; la 3ème qui remplace la tour principale est carrée ; elle a été faite il y a une quarantaine d’années et figure un petit donjon. La 4ème bâtie en 1858 est svelte, élancée, élégamment capuchonnée et flanquée d’une échauguette dans laquelle court un escalier tournant. »
Il ne reste actuellement que les ruines ; en décembre 1895 un incendie détruisit le château
Le pavillon à 1 étage (photo de gauche) bâtiment rectangulaire avec en façade 2 grandes fenêtres à meneaux, d’un coté une porte en plein cintre et de part et d’autre des fenêtres en arc brisé. Cet édifice fut mitoyen des chais .Devant la porte un escalier descend jusqu’à une pièce de captage de source souterraine.
La chapelle (photo de droite) a été construite en 1867 (en remplacement d’une chapelle primitive de 1825) les anciens propriétaires du château y sont inhumés jusqu’en 1971.
- Un portail devant l’ensemble clos l’espace et laisse place à une grande allée qui conduit au bourg de Marsac. De chaque coté se situe les chais du château vticole La Tour de Mons, et un grand portail bleu ferme la propriété sur la route au centre du bourg de Marsac . On voit encore le couvent construit en 1867, la demeure des propriétaires après l’incendie de leur château
2/Touleron :tuilerie de Brach(Remerciement à Monsieur Guillaume Barraud , gérant de La S.A.R.L. Grès Médocains , qui a conduit la visite et a fourni des explications détaillées ) Pour les informations sur cette entreprise : www.gres-medocains.fr
Cette tuilerie a été achetée par la famille en 1908, elle date de 1890. Les fabrications sont destinées à des artisans et des particuliers,et la vente se fait sur le site de la tuilerie.
Nous commençons la visite tout au fond où se trouve le stock qui se composent de tas d’argile ; cet argile est extraite à 200m de la tuilerie ; elle se trouve sous environ 50 cm de terre , la veine est de 3 m approximativement.
La terre sèche est broyée dans des machines, puis mouillée en plusieurs fois, puis à nouveau broyée alors qu’elle est humide. Elle passe ensuite dans une machine munie de moules différents selon que l’on choisisse de faire des tuiles, des briques, etc. A la sortie du moule il y un tapis roulant mais aussi un fil qui coupe pour avoir les bonnes longueurs. Avec des pelles de bois, on charge les futures tuiles et briques etc,sur des séchoirs(photo de droite)pour 36 heures à 3 jours suivant les produits. En fin de séchage il y a une température maximum de 30°. Le passage au four à bois(photo de gauche)alimenté par des copeaux et de la sciure, peut alors se faire ; Ce four de 1892 est construit de briques creuses sur 50 cm, de briques pleines sur 50 cm et enfin de cassons( briques cassées) ; sa contenance est de 20 m3, sa hauteur de 1,80m soit 9 à 10 étages d’empilement de briques Il faut une journée pour empiler savamment les produits,une cuisson entre 1200 et 1290 °durant 1 jour et demi,puis 3 journées avec le ventilateur , puis on peut défourner … une semaine s’est alors écoulée on peut recommencer le chargement !
Les cuissons peuvent aussi se faire dans un four à gaz qui a une flamme renversée. En fin de cuisson lorsque la température est encore à 1280/1300 ° on jette du sel par les trous ce qui occasionne une vitrification et les produits s’appellent alors des « grès salés »
3/Lacanau ville : La Mémoire canaulaise
(Remerciement à l’association la Mémoire Canaulaise , Mme Meynieu et son équipe , qui nous ont proposée une visite détaillée et extrêmement intéressante de la vie à Lacanau fin XIX début XX ) Le Musée est ouvert pour les groupes, toute l'année sur rendez -vous pris à l'avance au 05 56 03 53 39 et pour les visites individuelles , seulement pendant l'été le mardi et le vendredi de 16h à 18h .
La mairie-école où se trouve le musée (partie école de garçons) a été construite en 1864 et cet été il y aura une exposition pour fêter les 150 ans !
Dans le couloir une magnifique collection de cartes anciennes de l’Aquitaine.
Lacanau était un village qui avait une vie pastorale avec les moutons ; le lac est très poissonneux et de nombreuses espèces peuplent ses eaux : brochets, anguilles mais aussi perches, tanches, goujons ,poissons chats.... la pêche servait de base de nourriture. La terre est de sable alors la culture y est difficile ; les céréales sont peu nombreuses , on cultive essentiellement du seigle ;quelques légumes, de rares pruniers mais surtout des pommiers étaient cultivés
L’essor de Lacanau est lié à la forêt, qui sous l’ancien régime était géré par l’Office Royal des Forêts créé au XVIII par Louis XVI ; il fallait alors gérer le bois qui manquait terriblement. La forêt de Lacanau est une forêt domaniale et l’ONF assure son bon fonctionnement.
Lacanau a subi plusieurs flux migratoires.
Le 1er au milieu du XIX ème siècle correspond à la plantation des pins pour assainir les marais ; beaucoup de landais sont alors arrivés.
Le 2ème flux est du à l’exploitation des pins , bois et résine.
Le 3ème correspond à l’arrivée du chemin de fer ; la gare de Lacanau ville est construite vers 1875/1880, et la station de Lacanau Océan est reliée en 1906. La compagnie « le chemin de fer économique » a besoin de tous les corps de métiers pour entretenir les voies mais aussi les locomotives et les voitures !!
Les mules allaient chercher le bois en forêt et l’amenaient dans les scieries ou en gare, d’où il partait. (A Eysines , il y avait plusieurs scieries à proximité de la voie ferrée et de la gare)
Il y a 5 pièces, chacune est dédiée à un thème. La cuisine nous fait découvrir les ustensiles traditionnels mais aussi tout ce qui permettait de conserver la nourriture car les gemmeurs partaient en général à la semaine dans la cabane et emmenait avec eux de quoi se nourrir !!
La Chambre d’enfants regroupent les vêtements mais aussi un petit bureau d’écolier , les livres etc et la collection d’animaux empaillés de l’ancienne école de Lacanau.
La chambre d’adulte a un lit avec une « indienne » magnifique fabriquée à Beautiran ! Quelques vêtements et coiffes, une table de toilette, etc
La grande pièce fait découvrir les vieux métiers, bourreliers, charrons, menuisiers….. certains sont vraiment particuliers à Lacanau : les gemmeurs, les charbonniers , mais aussi des maquettes, des photos….
Le bateau noir, (fabriqué localement avec du bois d'arbousier et du chêne , et passé au goudron pour l'étanchéifier d'où son nom) permettait de traverser le lac pour aller pêcher mais aussi pour se rendre dans les cabanes en forêt ! Ce bateau se manoeuvrait avec une « arem » rame des 3,50 m façonnée à la main du rameur ! Il était parfois muni d'une voile rudimentaire
Le charbon de bois produit par les charbonniers servait ensuite pour alimenter les fourneaux pour la cuisson des aliments, etc.
Les outils des gemmeurs pour saigner les pins, les pots pour récolter la résine, l’ "escouarte" (sorte de seau contenant 10 litres environ ) d'abord fabriquée en bois puis en zinc les seaux pour la transporter etc et quelques photos de ce travail. Il y avait une distillerie pour transformer la résine en essence de térébenthine. Le gemmage se pratiquait sur des pins de 30 ans et durant 30 années aussi.
Dans cette pièce un blutoir ; après récupération des céréales moulu dans les moulins à vent, on passait la mouture dans le blutoir qui permettait de séparer la farine du son.
Le retour se fait à la tombée de la nuit à Eysines, l’après midi fut bien rempli !
Elisabeth Roux