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Caché derrière ses hauts murs, situé place du IV septembre, le château de Lescalle est sans doute l’une des plus anciennes et des plus belles demeures d’Eysines. Ce château est celui de l’ancienne maison noble de Plassan. (Robert Boutruche dans « Alleu en bordelais » édité en 1943 signale, sans indiquer de date, qu’« Arnaud de Lescalle donne à son fils la maison noble anciennement appelée « de Plassan » à Eysines »).  Plassan était alors voisin de l’église paroissiale, de la maison noble de Pied-Sec et de celle de la Taule du Luc, à la limite des Marais, les constructions du Bourg d’Eysines se trouvant un peu plus au sud, le long du « chemin n°8 ». L’actuelle avenue du Médoc n’a été construite qu’au milieu du XVIIIe siècle par les Intendants.

Carte postale (Collection privée ville d’Eysines)

Carte postale (Collection privée ville d’Eysines)

Nota : Lescalle semble s’écrire avec deux l, au moins jusqu’en 1703, ensuite nous trouvons les deux orthographes : Lescalle ou Lescale. Une autre écriture l’Escale trouvée dans une revue (sans nom ni date !) parle de cette propriété appartenant à « M. et Mme D. » au nom de « L’Escale ». Cette façon d’écrire est totalement fantaisiste et nous ne la retiendrons pas.

Nos sources :

Archives départementales : les terriers, les séries H, C, G et les actes notariés.

Archives municipales : matrices cadastrales, états nominatifs, listes électorales, réquisitions des guerres mondiales…

 M. Forner, propriétaire de Lescalle de 1987 jusqu’à son décès en 2009 et adhérent à notre association, nous a transmis ses recherches et le dossier qu’il avait établi en vue d’un classement resté sans suite, de son château.

 

I- Une longue histoire : du XIVe siècle au XVIIIe siècle

Dès 1389, il est fait mention d’une rente en blé louée aux Frères Prêcheurs par Pey de Plassan, le moulin de Plassan dépendant alors de la maison noble du même nom.

En 1474, Arnaud de Costelande est cité comme bourgeois de Bordeaux et seigneur de la maison noble de Plassan.

Au cours du XVIe siècle, le domaine se transmet dans la famille Capdeville. En 1526, nous avons une reconnaissance en faveur d’Arnaud Capdeville, seigneur de Plassan. Vers le milieu du XVIe siècle, le nom de Lescalle est utilisé dans les documents.

En 1544, Arnaud vend Lescalle à Jean Feydié. En 1549 -1550, Jeanne de Valier est citée comme mère et administratrice des biens de Jean Capdeville, écuyer, seigneur de Plassan.

Au décès de Jean, Lescalle est partagé entre ses deux sœurs : Jeanne épouse de Blaise de Bernard et Marguerite épouse de Bernard de La Chaume (ou Chausse).

En 1583, Jean Jacques de Bernard, avocat au Parlement de Bordeaux, constitue la dot de sa sœur Monde de Bernard pour son mariage avec Jehan Dupuy. En 1584, pour payer cette dot il vend la moitié de la maison noble de Lescalle à Jean Dubergier. Cette même année, Monde de Bernard donne procuration à un notaire pour racheter à Jean Duvergier la moitié de la maison noble de Plassan.

A la fin du XVIe siècle, une nouvelle famille de seigneurs apparaît avec Jehan de La Serre puis Antoine de Lasserre, conseiller du Roi en la Cour de Bordeaux.

Le 5 juillet 1627, après la mort de ce dernier le 5 juin, un inventaire de ses biens est fait à la requête d’Anne d’Alesme sa veuve. Cet inventaire cite de nombreux actes plus ou moins anciens nous permettant de retracer l’histoire jusqu’à cette date. Cependant, il n’y a aucune description du château ni des biens fonciers liés à cette maison noble.

Puis se succèdent Ro(c)q de La Serre (ou Lasserre) et, en 1663, Fronton de Lasserre.

 

 

Acte de mariage de Fronton de Lasserre, seigneur de Lescalle en 1669  (Archives départemantales 2 E 1771, photos Connaissance d’Eysines)
Acte de mariage de Fronton de Lasserre, seigneur de Lescalle en 1669  (Archives départemantales 2 E 1771, photos Connaissance d’Eysines)
Acte de mariage de Fronton de Lasserre, seigneur de Lescalle en 1669  (Archives départemantales 2 E 1771, photos Connaissance d’Eysines)

Acte de mariage de Fronton de Lasserre, seigneur de Lescalle en 1669 (Archives départemantales 2 E 1771, photos Connaissance d’Eysines)

En 1703, Pierre Cro(i)zilhac, bourgeois et marchand de Bordeaux, acquiert la maison de Lescalle. Dans le document détenu par M. Forner nous lisons : « Pierre Crozilhac, bourgeois et marchand de Bordeaux, a acquis, « à titre de décret », la maison noble de Lescalle. Nicolas Charpentier, fermier général du Domaine du Roy en Guyenne lui a demandé d’acquitter 1787 livres au titre des « lods et ventes », droits de mutation en cours à l’époque. Pierre Crozilhac démontre que Lescalle est « en franc alleu », ce qui le dispense d’acquitter ces droits. L’affaire est portée devant le Juge du Domaine du Roy en Guyenne. Dans le dernier chapitre, le Procureur du Roi tranche en faveur de Crozilhac ».

Vers 1737, Jean Baptiste Cazalet, avocat à la Cour, épouse Marianne Croizilhac.

 

II- Lescalle : propriété pendant deux siècles d’une même famille

Jean Baptiste Cazalet et Marianne Croizilhac ont une fille Jeanne. Le 6 mai 1773, elle épouse, à Bordeaux, Jean Antoine Abiet. Jean Arnaud, leur fils, nait en 1773.

Jean Arnaud Abiet épouse Victoire Lafargue, née en 1776.

La Révolution arrive, la propriété reste dans la famille. Nous avons relevé un acte notarié du 3 octobre 1791, intitulé « sommation de Jeanne Cazalet veuve Abiet à Pierre Curat, sindic des différents particuliers qui paient l’agrière ». Nous apprenons que « l’Assemblée Nationale par son décret du 15 juin 1790 assujettit les redevables à payer l’agrière. Nonobstant les contestations qui pourraient s’élever entre les débiteurs et les créanciers de ces sortes de rentes sauf à ceux qui se trouveront en contestation de les faire juger ». En effet, le 28 septembre 1791, « Pierre Curat se disant sindic des divers particuliers qui paient l’agrière du ci-devant fief de Lescale », a demandé à Mme Cazalet de montrer ses titres pour prouver qu’elle est propriétaire. L’agrière, suivant la coutume doit être payée à la récolte. Les titres de propriété de Mme Cazalet mère sont à Bordeaux chez M. « Cazalet fils homme de loi ». C’est pourquoi Mme Cazalet fait rédiger cet acte « pour y être notifié requis et octroyé, fait et passé paroisse d’Eysines en la maison de ladite dame Cazalet, le 3 octobre 1791 en présence de Pierre Pineau et Raimond Barre, journaliers habitants la paroisse d’Eysines, témoins requis ». Nous n’avons pas trouvé la suite de cette sommation et ne savons pas si les « divers particuliers qui paient l’agrière du ci-devant fief de Lescale » ont dû s’acquitter ou non de leurs paiements.

Etendue des possessions de la famille Abiet sur le cadastre de 1808  (Cadastre des AD, repérage des propriétés par Connaissance d’Eysines)

Etendue des possessions de la famille Abiet sur le cadastre de 1808 (Cadastre des AD, repérage des propriétés par Connaissance d’Eysines)

Détail des propriétés au Bourg et à Plassan  (Cadastre des AD, repérage des propriétés par Connaissance d’Eysines)

Détail des propriétés au Bourg et à Plassan (Cadastre des AD, repérage des propriétés par Connaissance d’Eysines)

Par ailleurs, nous supposons que la propriété du début du XIXe siècle a la même étendue que l’ancienne maison noble. En 1820, les propriétés de M. Abiet couvrent une surface d’un peu plus de 32 arp.

Jean Armand Abiet, né à Bordeaux en 1802, épouse Marie-Thérèse Honorine Saint-Guirons, née en 1813. Ils ont deux enfants : Elisabeth Clémence née en 1833 et Antoine Adalbert né en 1843.

D’après les listes censitaires entre 1835 et 1847, Jean Abiet, courtier en vins, est, suivant les années, le troisième ou quatrième propriétaire le plus riche à Eysines.  En 1841, après des acquisitions, la surface de ses propriétés est plus de deux fois plus importante que celles de son père en 1820.

En 1846, la famille Abiet vit à Eysines. Elle est composée de Jean Armand 40 ans courtier en vins, son épouse Honorine Saint- Guirons 32 ans et leurs enfants Adalbert 2 ans et Clémence 13 ans. Une cuisinière, une bonne, une fille de chambre et un domestique sont aussi logés au château. Dans une dépendance, Jean Dubos 34 ans, l’homme d’affaires, vit dans un logement avec sa famille de quatre personnes et dans un autre logement nous trouvons un bouvier avec son épouse et leur bébé de quatre mois.

Clémence se marie à Bordeaux le 25 janvier 1853 avec Charles Henri Georges Merman, coutier de commerce.

Acte de décès de Jean Armand Abiet (Archives départementales, photo Connaissance d’Eysines)

Acte de décès de Jean Armand Abiet (Archives départementales, photo Connaissance d’Eysines)

Jean Armand Abiet décède à Eysines le 13 septembre 1853.

En 1854 la propriété de Lescalle couvre une surface de 67 hectares et 95 ares. Honorine Saint-Guirons est alors propriétaire, mais elle ne semble pas habiter Eysines. En effet, sur les états nominatifs de 1856 à 1866, nous ne trouvons que l’homme d’affaire Jean Dubos. Mme Abiet décède sans doute entre 1855 et 1857.

Propriété de Mme Abiet veuve sur le cadastre de 1844  (Cadastre des AD, repérage des propriétés par Connaissance d’Eysines)

Propriété de Mme Abiet veuve sur le cadastre de 1844 (Cadastre des AD, repérage des propriétés par Connaissance d’Eysines)

Adalbert Abiet est donc propriétaire. Il est célibataire.

En 1856, l’église romane jouxtant la propriété est démolie. Dès 1858, les sépultures du cimetière sont enlevées progressivement pour trouver place dans le nouveau cimetière au lieu-dit « La Mission ». La place du IV septembre est alors créée et une partie des terrains du cimetière est acquise par la famille Abiet.

Adalbert Abiet vend en 1858 toutes les parcelles qu’il possède au Haillan, presque toutes celles de Carès et environ la moitié de celles du Marais.  En 1881, M. Abiet vient habiter Eysines. Jean Dubos est toujours là pour s’occuper du domaine ! Adalbert Abiet décède le 8 avril 1889 à Eysines.

Acte de décès de Antoine Adalbert Abiet (Archives départementales, photo Connaissance d’Eysines)

Acte de décès de Antoine Adalbert Abiet (Archives départementales, photo Connaissance d’Eysines)

Entre 1887 et 1891, de nouvelles parcelles sont vendues.

En 1890, Valentine Merman est propriétaire. Valentine est la nièce d’Adalbert. Son frère et sa sœur sont décédés en 1885 et 1889. En 1890, elle a dix-neuf ans ! Elle vit avec ses parents à Bordeaux 53 rue du Jardin public. La propriété de Lescalle a une surface de 5 hectares 32 ares 40 centiares. Le 9 novembre 1892 elle épouse, au château Lescalle, Albert Cantegril, négociant à Bordeaux. Nous lisons sur l’acte de mariage : « …L’an mil huit cent quatre-vingt-douze et le neuf novembre, à neuf heures et demie du matin, nous Bernard Montalieu, adjoint au maire de la commune d’Eysines, délégué pour remplir les fonctions d’officier public de l’Etat civil, nous sommes transportés par une délégation spéciale du maire, au château de Lescale, situé au Bourg d’Eysines, pour unir par le mariage d’une part Cantegril Jean-Marie-Guillaume-Albert …d’autre part Mermam Juliette Claire Valentine… »

Acte de mariage de Valentine Merman et Albert Cantegril  (Archives départementales, photo Connaissance d’Eysines)

Acte de mariage de Valentine Merman et Albert Cantegril (Archives départementales, photo Connaissance d’Eysines)

En 1896, ils habitent le château avec leur fille de trois ans. Ils emploient une cuisinière, une femme de chambre et une institutrice anglaise. En 1907 ou 1909, la propriété est alors au nom d’Albert Cantegril. Après 1896, nous ne retrouvons plus la famille au château sur les états nominatifs.

Après divers héritages familiaux, de Cazalet à Cantegril en passant par Abiet, Lescalle est vendu en 1915.

III- Lescalle au XXe siècle

En 1915, le propriétaire est Charles Mouraille. Le domaine a une surface de 2,5 hectares, comprenant le château et les terrains autour. M. Cantegril garde les parcelles de l’autre côté de la Grand’rue et en 1924, il en vend 3,6 hectares à M. Jean Hostein dont le fils Henri reste célèbre dans la mémoire des « vieux » Eysinais pour le cresson d’excellente qualité qu’il cultive sur ses terres !

Château Lescalle (Collection privée : Ville d’Eysines et M. Th. Buisson)  la propriété Lescalle en 1915 et 1924(Cadastre des AD, repérage des propriétés Connaissance d’Eysines)
Château Lescalle (Collection privée : Ville d’Eysines et M. Th. Buisson)  la propriété Lescalle en 1915 et 1924(Cadastre des AD, repérage des propriétés Connaissance d’Eysines)
Château Lescalle (Collection privée : Ville d’Eysines et M. Th. Buisson)  la propriété Lescalle en 1915 et 1924(Cadastre des AD, repérage des propriétés Connaissance d’Eysines)

Château Lescalle (Collection privée : Ville d’Eysines et M. Th. Buisson) la propriété Lescalle en 1915 et 1924(Cadastre des AD, repérage des propriétés Connaissance d’Eysines)

Dans les années 1920 Just Haristoy publiciste, est le nouveau propriétaire du domaine de Lescalle d’une surface d’environ trois hectares.

Il semble que durant quelques années, la propriété change par deux fois de propriétaires…

En 1932 ou 1934, Gérard Lassus, négociant en vins, devient propriétaire des trois hectares. Il habite Lescalle avec sa famille. M et Mme Lassus ont deux garçons nés à Bordeaux en 1919 et 1925. Trois domestiques et un couple de jardiniers logent aussi dans l’enceinte de la propriété. En juillet 1938, deux chambres sont réquisitionnées pour loger des ouvriers de la poudrerie de Saint Médard. D’octobre à fin décembre 1939, trente hommes de l’armée française occupent la propriété. Dès le 1er juillet 1940, ce sont les troupes allemandes qui occupent le château et les communs. La réquisition se termine le 15 mai 1944. Du 1er septembre 1944 à fin février 1945, les FFI s’installent dans la propriété. La famille Lassus revient au domaine de Lescalle à la fin de la guerre.

Sans doute en 1950, le Comte et la Comtesse Bertrand du Vivier de Faÿ Solignac achètent la propriété. Ils y habitent jusqu’en 1959, puis partent vivre au Château Malleret au Pian Médoc. M. Dubosc, propriétaire d’une écurie de courses, est locataire à Lescalle.  M. et Mme Dubosc entreprennent la rénovation du jardin. Dans les années 1960, M. Dubosc décède.

M. Apelbaum, directeur de société, achète le 15 avril 1975.

M. Forner devient propriétaire le 15 juillet 1987. Il décède en 2009. Dans un livre « Les Espagnols à Bordeaux » nous apprenons qui est la famille Forner : « la trajectoire de la famille Forner est liée au monde viticole, depuis les débuts du XXème siècle où ils exportaient du vin vers la France depuis les ports valenciens. Pendant la Guerre civile, la famille fuit l’Espagne et s’installe en France. Henri (Henrique) et Elysée sont élevés en France. Ils restaurent deux propriétés dans le Médoc. En 1964, ils acquièrent Camensac, un cinquième cru classé du Haut-Médoc, un peu tombé dans l’oubli… Le château Camensac a été vendu en 2005. En 1966, les frères Forner se rendent acquéreurs d’un autre grand château médocain, Larose-Trintaudon. Cette propriété …n’est pas au faîte de sa renommée. Les Forner replantent le vignoble, restaurent le château et construisent un chai moderne réputé… En 1980, le château Larose-Trintaudon sera le vin de Bordeaux le plus vendu aux USA. La propriété est vendue en 1986 à une compagnie d’assurances, mais les Forner en assurent la direction jusqu’en 1988… »

IV- Le château

Nous avons peu de descriptions de cette demeure.

E. Guillon dans « Les châteaux historiques et vinicoles de la Gironde » publiés en 1876 en fait une brève évocation : «… Lescale est la plus importante comme construction. C’est un corps-de-logis du XVIe siècle affectant la forme d’un rectangle, surmonté d’un toit conique que domine une tourelle octogone capuchonnée. Devant est un parterre élégant et sur le flanc du coteau s’étend un beau groupe d’arbres... en 1829, il est l’un des trois premiers crus d’Eysines. On l’appelle dans le pays le Château de M. Abiet ».

Paul Roudié dans son livre paru en 1975, « L’activité artistique à Bordeaux en bordelais et bazadais de 1453 à 1550 », donne des explications des éléments architecturaux datant de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe siècle : page 305 « Les toitures à haut comble sont la plupart du temps à deux versants et les pignons aigus nécessaires pour les porter sont, comme nous l’avons vu pour les maisons urbaines qu’un seul pignon possède cet ornement. On connaissait le pignon qui était situé « devers la mer » ou « devers le puyau » et le texte ajoute « pour garder le coup de vent ». Avant d’être un ornement, le « faux-chevron » était donc une protection contre le vent et la pluie qui pouvaient endommager l’extrémité de la charpente. Les rampants de ces « faux-chevrons » sont souvent unis, mais certains portent en vue des crochets plus ou moins nombreux et plus ou moins intacts…les animaux qui sont ainsi placés à Lescalle, commune d’Eysines, semblent avoir été récemment refaits… » et page 313 : « Dans un angle de la tour d’escalier du château Lescalle à Eysines, une curieuse figure d’homme assis les mains croisées sous une cuisse montre à la fois des maladresses dans le rendu de certains détails et une souplesse de l’attitude générale assez remarquable ».

Le bâti du château en 1808 et 1844 (Cadastre AD, photos Connaissance d’Eysines)
Le bâti du château en 1808 et 1844 (Cadastre AD, photos Connaissance d’Eysines)

Le bâti du château en 1808 et 1844 (Cadastre AD, photos Connaissance d’Eysines)

Sur le cadastre de 1808 le château semble moins grand que sur celui de 1844. La tour est représentée sur les deux cadastres. Nous n’avons aucune mention sur le bâti en 1808 à part sa surface donnée en mesures anciennes, soit 36p 50 m…

En 1844, il a une surface de 8,60 ares mais la cour est incluse…Dans les matrices du bâti sur le cadastre de 1844, nous lisons : en 1853, fin de construction du château (parcelle A 1007) une porte cochère et 24 fenêtres. En 1890, dans la parcelle A 1009, des écuries-remises sont construites, puis en 1892 une nouvelle construction est déclarée dans la parcelle A 1008. En 1922, une nouvelle construction est édifiée sur la parcelle 1008.

Le dossier établi pour la demande de classement par M. Forner, permet une description un peu plus précise. Le château a une structure carrée sur un étage et combles et une élévation ordonnancée ; le gros œuvre est fait de pierre de taille et de moellons enduits, le toit est recouvert de tuiles creuses et d’ardoises ;   un escalier intérieur à vis avec un personnage sculpté et sans jour. Conclusion : logis du XVIe siècle, balustrade du XVIIe siècle, élévation du XVIIIe siècle, partie néogothique du logis du XIXe siècle. Nous pouvons supposer que cette partie néogothique est celle édifiée par M. Abiet en 1853.

Lors de la seconde guerre mondiale, la maison est décrite au moment de son occupation :  un vestibule, un petit salon, un hall, un WC, un office, une salle à manger, un service, une chaufferie, une réserve et une cour de service, une cuisine et à droite trois chambres et un WC ; un escalier ; à l’étage à droite : chambre et cabinet de toilette, vestibule ; à l’étage à gauche : chambre, salle de bain, WC, salle de bain et chambre et des combles.

Le bâti du château sur cadastre 1967 et le descriptif architectural (Collection Connaissance d’Eysines)
Le bâti du château sur cadastre 1967 et le descriptif architectural (Collection Connaissance d’Eysines)

Le bâti du château sur cadastre 1967 et le descriptif architectural (Collection Connaissance d’Eysines)

Cette longue histoire de l’ancienne maison noble de Plassan, appelée aussi maison noble de Lescalle, nous a permis d’évoquer l’ancien régime mais aussi, pour la première fois dans nos histoires eysinaises, de suivre la même famille, propriétaire durant plus de deux siècles (1703 à 1915).

Que reste-t-il de ce passé si riche ? Des documents et une demeure qu’il serait bien agréable de connaître autrement qu’à travers ces écrits, aussi intéressants soient-ils !

Château Lescalle honoré page 93 dans la revue Le Festin « Autour de Bordeaux, 101 monuments », Hors-Série n°4 (Photo Connaissance d’Eysines)
Château Lescalle honoré page 93 dans la revue Le Festin « Autour de Bordeaux, 101 monuments », Hors-Série n°4 (Photo Connaissance d’Eysines)

Château Lescalle honoré page 93 dans la revue Le Festin « Autour de Bordeaux, 101 monuments », Hors-Série n°4 (Photo Connaissance d’Eysines)

 

Rédaction de Marie-Hélène Guillemet et Elisabeth Roux, d’après les recherches de M. Forner, Michel Baron

et l’équipe de recherches de Connaissances d’Eysines, aux archives municipales.

Tag(s) : #Histoire
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