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Actuellement, Eysines dispose de deux cimetières : le cimetière du Bourg et le cimetière Bois Gramond. Autrefois le cimetière entourait l’église romane, située à peu près à l’emplacement de la place du IV septembre.

Le cimetière autour de l’église romane sur le cadastre de 1844

Le cimetière autour de l’église romane sur le cadastre de 1844

Nos sources :

Archives départementales (AD) : dossiers n° 2 O 1640, 2 V 243, 4 V 2, G 652, 3 E 28332.

Archives municipales : délibérations du conseil municipal, fichiers du cimetière et des concessions etc…

 

I- Le premier cimetière autour de l’église romane

Le premier document relevé décrivant le cimetière est le compte-rendu de la visite épiscopale de 1735. Plus tard, un acte notarié de 1790 mentionne l’érection d’une croix de mission. Nos autres recherches ont porté sur des documents datant du XIXe siècle.

En 1735 (Dossier AD n° G 652 - L18), lors d’une visite épiscopale, le curé Etienne Bernard décrit le cimetière : « Il y a un cimetière tout le tour de l’église, entouré de muraille, suffisamment fermé d’ailleurs y ayant des grilles aux entrées ; il y a une grande croix au milieu de pierre ». On peut supposer que cette croix est celle nommée « la croix du sable » sur laquelle on peut lire :« Seigneur qui pour ici passez priez Dieu pour les trépassés 154Z ». Le Z est-il un 2 ou un 7 ?

En 1790 (Dossier AD n° 3 E 28332), pour commémorer une période de prédication par le curé Desvignes, une croix de mission est érigée. Elle est en fer forgé, elle représente la crucifixion et les instruments de la Passion (le fouet, l’échelle, etc.). Au pied de la croix, le serpent infernal est écrasé par six maillons ovales. Des ornements auraient disparu (angelots et soleil) ainsi que la dorure qui sont évoqués par cet acte de quarante-trois Eysinais comparants « … tous habitants, propriétaires et bien-tenants de la paroisse d’Eysines agissant tant pour eux que pour les autres habitants ici absents. Lesquels se sont assemblés ce jour d’hui issue des vêpres au son de la cloche ainsi qu’il est d’usage sous le portique de ladite église pour aviser au moyen de pourvoir au paiement des frais qu’a coûté ou doit coûter la croix dite « de la mission » qu’ils ont fait nouvellement planter dans le cimetière revenant, compris la dorure et piédestal en pierre, à la somme de 1000 livres…Fait et passé sous le portique de l’église du dit Eysines le dimanche 14 février 1790 à l’issue de vêpres ».

En 1805 (AD : 2 V 243), Antoine Fornade desservant de la paroisse d’Eysines, appelé à Blanquefort lors de la visite épiscopale pour la confirmation de ses paroissiens, est interrogé sur l’état du cimetière. Il déclare ceci : « Le cimetière autour de l’église est assez grand et assez clos ».

II- Les épisodes de la translation du cimetière de l’église romane

En 1838, les autorités civiles et ecclésiastiques souhaitent un transfert de ce cimetière de vingt-trois ares devenu exigu. M. Vézia, qui vient d’acquérir le domaine de Pied Sec et des parcelles au lieu-dit l’Allemagne, propose un terrain.

En 1840 (AD : 2 V 209), un questionnaire est envoyé au curé pour obtenir des renseignements sur l’église, le presbytère et le cimetière… M. Roche répond : « Les portes du cimetière ne ferment pas. Il est insuffisant pour le nombre de sépulture. Il est dans l’état le plus inconvenant et le plus illégal. Il s’y fait des actes contraires au respect des morts. Il y a une croix en bon état ». Des chefs de famille font une demande pour un droit temporaire d’inhumation dans le cimetière de la commune. Dans la délibération du conseil municipal, nous lisons : « …le conseil a délibéré à l’unanimité que Monsieur le maire était autorisé à accorder aux demandeurs une concession pour cinq années… Le conseil a décidé en outre qu’en cas de translation du cimetière dans l’espace desdites cinq années, chaque famille aurait aussi le droit de faire transporter la tombe dans le nouveau… ». On pense donc toujours à la création d’un nouveau cimetière !

En réponse à une lettre du préfet du 6 mai 1842 demandant « la translation du cimetière de la commune sur un point plus éloigné de l’église… », le conseil municipal explique que « …dans la session de 1843 elle aviserait au moyen d’y pourvoir… ».

Dans une nouvelle lettre du 20 septembre 1844, le préfet oblige le conseil municipal à délibérer sur la nécessité de transférer à un autre endroit le lieu destiné aux inhumations. Mais, malgré l’urgence du transfert, « … l'état de gêne où se trouve la caisse municipale devant faire face à la forte dépense faite pour bâtir la mairie et son école primaire. Les fortes annuités qu'elle aura à payer pour la consolidation de son clocher. Ces différents travaux, ne lui permettent guère d'ajouter d'autres onéreuses dépenses pendant au moins 3 ans. Le conseil délibère en reconnaissant l’opportunité de ce transfert et décide d'en reporter l'examen dans l’exercice de 1845… ».

 

 

(Croquis Connaissance d’Eysines sur les cadastres des AD)

(Croquis Connaissance d’Eysines sur les cadastres des AD)

Le 28 septembre 1845, la proposition de translation du cimetière est examinée. Le terrain proposé est le « communal dit de l’Allemagne » appartenant à la commune (numéroté A 560 sur le cadastre de 1844), pelouse de 128,70 ares servant de sablière communale. Le conseil municipal considère : « … que le communal de l'Allemagne est on ne peut mieux placé pour cette translation ; à deux pas de l'église, ce qui est très économique pour les familles et le curé accompagnant les corps ; que le terrain très sec et très élevé est à plus de 40 mètres des habitations isolées ; que le nouveau cimetière se trouvant à 100 mètres de l'ancien, faciliterait le transfert des matériaux ;  la proposition est acceptée à l'unanimité pour la construction du nouveau cimetière sur le terrain communal de l'Allemagne » .

En octobre 1845, M. Vezia continue de faire de nouvelles propositions au préfet qui les communique au conseil municipal. Cependant, cette nouvelle proposition est « …moins avantageuse que la première, qui permettait d'avoir un terrain convenable pour une somme moindre de 1 000 francs. Que la commune perdait en outre, un journal de sablière en adoptant la proposition de M. Vézia. Cette proposition est donc rejetée à l'unanimité, celle du conseil du 28 septembre 1845 par contre est toujours d'actualité et la demande réitérée à Monsieur le préfet de bien vouloir prendre un arrêté pour autoriser la translation du cimetière vers le communal de l'Allemagne. » En novembre, M. Vézia fait une nouvelle proposition …

Une pétition du 11 juin 1846 (AD : 2 O 1640)  est envoyée au préfet contre la translation du cimetière à l’Allemagne, le terrain étant inapproprié pour des inhumations. Les signataires sont tous propriétaires à Eysines : MM. Lemotheux et Barrière docteurs médecins, M. Pallard lithographe à Bordeaux, M. Farinel ancien conseiller municipal, M. Poinstaud ancien maire, M. Pierre Bert boulanger à Bordeaux, M. Caperson à Bordeaux, MM. Préclos, E. Legris, H. Devalr, Bréson, Berniaud, Ducros négociants à Bordeaux.

La pétition du 11 juin : les noms et les signatures (archives municipales, photo Connaissance d’Eysines)
La pétition du 11 juin : les noms et les signatures (archives municipales, photo Connaissance d’Eysines)

La pétition du 11 juin : les noms et les signatures (archives municipales, photo Connaissance d’Eysines)

Le 6 juillet 1846, une lettre de Monsieur le préfet indique que la translation du cimetière à l’Allemagne présente des difficultés relevées sur un rapport de l’ingénieur des Mines, le conseil a ajourné la délibération jusqu’à de nouvelles offres de M. Vézia. Entre septembre et novembre 1846, M. Vézia fait de nouvelles propositions ; une commission est nommée pour les étudier et finalement le 15 novembre « une commission de trois personnes du conseil est chargée de trouver sur la commune un terrain propice et de toute convenance pour y établir le nouveau cimetière ».

L’année 1847 arrive et le conseil n’a toujours pas pris de décision, car le préfet demande encore une enquête sur la qualité du sol du terrain de l’Allemagne… et en août 1847 Monsieur le ministre de l’Intérieur rejette la proposition du conseil municipal et il l’invite à trouver un autre emplacement que celui du communal de l'Allemagne. Suite à ce refus catégorique, le conseil réétudie les propositions de M. Vézia qui en fait d’autres… mais le conseil refuse à nouveau. Et le 19 décembre 1847 « Monsieur le maire, déclare que le cimetière actuel déborde, que la commune a épuisé ses ressources pour construire la nouvelle mairie et l'école communale. Et que sa position fiscale vient encore d'être aggravée par la démolition du clocher de l'église frappé par la foudre dans la journée du 7 décembre courant. Que l'achat d'un terrain pour y établir un cimetière, nécessite un déboursé de la somme de 1 500 francs qu'en outre, son éloignement de l'église rajouterait de nouvelles dépenses de tous genres à la commune et à chaque habitant de celle-ci en particulier ».

Le 14 mai 1848, une délibération du conseil municipal décide « à la grande majorité que cette translation si souvent demandée soit enfin accordée sur le terrain communal de l'Allemagne. Que si on a quelques craintes que le terrain soit trop humide, Monsieur le Préfet veuille bien lui envoyer quatre membres de la commission sanitaire. Lesquels pourront se convaincre que le terrain est parfaitement convenable et dans les meilleures conditions. Qu'il est temps que toute une commune ne soit plus sacrifiée aux exigences d'un seul homme, que les temps sont passés où la matière électorale peut être travaillée, que sans un gouvernement de tous pour tous et pas par tous les moyens administratifs ne sont plus de mise, que la trinité adoptée pour devise ne sera pas un vain mot et que justice nous sera enfin rendue après dix années d'attente».

Effectivement, cela fait déjà dix années que l’on parle de déplacer le cimetière, l’année 1848 se termine !

En novembre 1849, le docteur Barrière, membre du conseil municipal et propriétaire du vaste domaine de Bois Salut, offre à la commune un emplacement pour construire une nouvelle église, un terrain pour son nouveau cimetière. En décembre 1849, la proposition du docteur Barrière est acceptée, mais …

En 1850, une enquête de commodo incommodo est menée au sujet de la nécessité ou non du transfert du cimetière. M. Farinel, propriétaire au Grand Louis écrit : « …on y aspire des exhalaisons malsaines. Des miasmes provenant du cimetière nuisent à la santé des habitants… le cimetière a toujours été trop petit pour notre population de 2500 âmes… ».

En août 1851, la commission chargée par le conseil de la proposition d'un terrain propice à la translation du cimetière déclare avoir retenu cinq terrains allant de 50 à 77 ares pour des prix allant de 600 à 2 000 francs. C'est le terrain numéro trois d'une superficie de 66 ares au lieu-dit la Mission, au prix de 1 800 francs appartenant à M. Ponson qui est retenu. Une proposition est faite à 1 500 francs. Mais les finances municipales ne permettent toujours pas d’effectuer la translation.

Les inhumations continuent… M. Grifoulet, propriétaire d’une maison attenante au cimetière se plaint et le maire écrit au préfet : « …Depuis cinq à six ans, on ensevelit les morts à vingt-cinq centimètres à toucher les murs de ladite maison ce qui empêche depuis longtemps l’exposant de louer les appartements de sa maison qui donnent sur le cimetière…. De vous prier Monsieur le préfet, de vouloir bien ordonner que l’ensevelissement ne se fasse dans le cimetière qu’à la distance voulue par les lois, d’une maison d’habitation… ».

(Croquis Connaissance d’Eysines sur les cadastres des AD)

(Croquis Connaissance d’Eysines sur les cadastres des AD)

A partir de mars 1857, des courriers sont échangés entre la mairie et la famille Ponson et enfin le 12 octobre 1860, la vente du terrain de la famille Ponson au lieudit « la Mission » est signée avec la ville d’Eysines, achat pour la somme de 1 400 francs, d’une pièce de 67 ares en nature de vigne et pelouse au lieudit la Mission, près du Bourg d’Eysines, suivant contrat signé le 2 juin 1858 chez M° Guilhem.

III- Le cimetière du Bourg, au lieu-dit La Mission

Dès 1858, le cimetière semble recevoir ses premières sépultures. En août 1861, le muret le délimitant est construit. L’achat des concessions perpétuelles débute le 25 mars 1866. Jusqu’en 1868, quatre concessions sont achetées chaque année, puis huit en 1869, cinq en 1870 etc…

 1876 : plan du cimetière et des premières concessions (archives municipales, photo Connaissance d’Eysines)

1876 : plan du cimetière et des premières concessions (archives municipales, photo Connaissance d’Eysines)

En 1869, le chemin vicinal n°1(avenue de la Libération) est redressé.  M Anizan, entrepreneur, est chargé de ce travail et reçoit des consignes de la municipalité : « …Pendant tout le temps qu’il se trouvera des ossements sous le chantier de déblaiement des terrains du cimetière pour le percement de ladite rue, le sieur s’engage à faire ramasser et mettre de côté tous lesdits ossements pour qu’on puisse ensemble les faire transporter dans le cimetière communal. De son côté le sieur Guiraud au nom de la commune, promet de payer à l’entrepreneur des travaux la somme de 3 francs par jour pendant tout le temps que les ouvriers rencontreront des ossements dans leur chantier en assez grande quantité pour leur occasionner une perte de temps équivalente à la somme qui doit leur être payée… » Ces transferts d’ossements vont se poursuivre jusqu’en 1876 et en novembre 1877, un projet d’ossuaire est envisagé.

Tracé de l’avenue de la Libération et de la place du IV septembre sur l’emplacement du cimetière et de l’église (Dessin de Richard Cabrafiga)

Tracé de l’avenue de la Libération et de la place du IV septembre sur l’emplacement du cimetière et de l’église (Dessin de Richard Cabrafiga)

En 1878, on ouvre une porte d’1,20m dans le mur nord pour faciliter les travaux lors du creusement des tombes.

Le 11 novembre 1877, on envisage le,

Le 9 avril 1885 le creusement d’un puits envisagé dès novembre 1877, est adopté et en août 1885 la construction du puits est faite grâce à une souscription publique de 416,70 francs ; mais il coûte 816 francs, les 400 francs supplémentaires sont pris sur les fonds disponibles.

Dans les années 1880 à 1895, beaucoup de familles eysinaises achètent une concession. En effet, l’activité maraîchère connait une belle prospérité et l’achat des concessions se fait en même temps que la construction ou l’agrandissement de leurs maisons.

En 1887 on achète un char pour le transport des corps. En 1892, un arrêté municipal stipule :« On ne doit pénétrer que par l’entrée principale ; le fossoyeur doit être âgé au moins de 21 ans ; nul ne doit avoir de clef excepté le maire ; enterrement sur autorisation écrite ».

1897 : plan du cimetière (archives municipales, photo Connaissance d’Eysines)

1897 : plan du cimetière (archives municipales, photo Connaissance d’Eysines)

En 1896, le conseil municipal décide à l’unanimité la construction d’une clôture de Gironde de 200 m de long pour clore les abords du cimetière et de la sablière. Sur le plan de 1897, le cimetière est bordé par deux chemins, celui du Haillan et celui du Taillan, il jouxte aussi la vigne de M. Mondon et celle de Raymond Meynard, ainsi qu’une de ses terres.

En 1900, il y a cent cinquante-quatre concessions à perpétuité mais nous ne savons pas combien de concessions temporaires. Les sépultures à perpétuité se trouvent au bord des allées principales, les autres sont à l’intérieur de ces « carrés ».

IV- Les agrandissements 

Plan du cimetière après agrandissement : à gauche avec la Croix du sable à droite avec la croix de fer (Archives municipales, photo Connaissance d’Eysines)
Plan du cimetière après agrandissement : à gauche avec la Croix du sable à droite avec la croix de fer (Archives municipales, photo Connaissance d’Eysines)

Plan du cimetière après agrandissement : à gauche avec la Croix du sable à droite avec la croix de fer (Archives municipales, photo Connaissance d’Eysines)

En 1928, la première extension, autour de la croix du sable sur le terrain communal est faite, puis vers 1950/60 la seconde dans le triangle le long de la rue du Taillan. En 1960, les achats de terrain de 16 ares à M Eyquem puis de 7,60 ares à M Brondeau permettent un nouvel agrandissement. En octobre 1996, la dernière extension est réalisée et le cimetière a alors les contours que nous lui connaissons aujourd’hui.

 

Ce cimetière prend le nom de cimetière du Bourg, lors de la création du cimetière de Bois Gramond.

V- Les monuments du cimetière du Bourg

A-  Les croix : Elles sont au nombre de deux, chacune ayant été déplacée pour être implantée en ce lieu.

1- La croix de pierre, dite « croix du sable », actuellement à quelques mètres de l‘entrée principale.

Le 27 juin 1871, Léo Drouyn vient à Eysines, il décrit la croix (qui pour lui est la croix de l’ancien cimetière qui entourait l’église romane) en ces termes : « …on trouve au milieu de la place d’Eysines une croix sur le fût de laquelle est sculpté un écusson chargé d’un chevron et au-dessous duquel on lit cette inscription :

SEIGNEVR

OU POVES CY  (S ( ?) dessiné comme un 3)

FASSES PRIE

S  DIEU POVR

LES TREPA

SES   154Z

Sur le socle, taillé en losange, on voit des écussons frustes à deux des angles et des animaux accroupis aux deux autres et dont les queues forment des arabesques sur deux des faces du socle ; sur les deux autres sont des têtes de profil dans un encadrement rond, une des têtes est celle d’une femme et l’autre celle d’un homme. Ces sortes d’ornements sont très communs dans le second quart du 16e siècle ».

Le 20 mai 1883, lors d’un conseil municipal « le maire propose de prendre une décision au sujet de la croix qui se trouve sur la place de la mairie et est dans un état de délabrement absolu. Il demande d’ordonner soit sa restauration soit son transfert sur un autre point de la commune. Le Conseil considérant que cette croix ayant déjà subi plusieurs déplacements est, sur la place actuelle, plutôt une gêne qu’un ornement mais voulant respecter un monument religieux déjà très ancien, ordonne le transfert de cette croix sur la place extérieure du cimetière et sa complète restauration en conservant tous les matériaux anciens qui pourront être utilisées ».  Le 14 décembre 1884, c’est chose faite puisque l’on paie la facture de ce déplacement.

La croix de fer de 1790 et la croix du sable de 1547
La croix de fer de 1790 et la croix du sable de 1547

La croix de fer de 1790 et la croix du sable de 1547

2- La croix de fer, située au centre de la première parcelle de 67 ares, elle était auparavant dans l’ancien cimetière et a été transférée en 1858 en même temps que les tombeaux. (Voir le premier paragraphe )

B- Le monument aux morts du cimetière 

Ce monument a été élevé pour les soldats morts pour la France, durant la guerre de 1870, mais aussi les guerres coloniales (Afrique et Indochine). Il a été inauguré le 4 septembre 1910 au cours d’une imposante cérémonie décrite par le journal « Le Vétéran » du 15 décembre 1910. Financé par une souscription organisée par la 1599ème section des « Vétérans », il est dédié « aux enfants d’Eysines morts pour la France, soit sur les champs de bataille ou sous les drapeaux ».

Le monument comporte quatre faces avec les inscriptions suivantes :

1ère face : Baudon Arnaud-Baudrous Laurent-Lebel André.

2ème face : Durgeon Jean Chéri -Lafeychine Joachim - Videau Bernard-Lafon François (en face de ces 4 premiers noms, une accolade et 1870-1871) - Antoune Ulysse - Darriet Théodore - Bert Camille - Fourcet Pierre - Giraudeau Maurin - Gatineau Jean - Lagorce Louis - Baron Albert Louis - Canouville Adolphe - Seurin Paul - Lagueyte.

 

le monument et Michel Baron pendant la visite d'octobre 2019

le monument et Michel Baron pendant la visite d'octobre 2019

3ème face : 1870-1871.AUX ENFANTS D’EYSINES MORTS POUR LA PATRIE.R. Minvielle Archte(sur le socle).

4ème face : Monument érigé par souscription publique sur l’initiative de la 1599° Section des Vétérans des Armées de Terre et de Mer… 1870- 1871. Aimé Miqueau président, inauguré et remis à la Municipalité, Aladin Miqueau Maire, le 4 septembre 1910.

Comme pour tout monument, des noms ont été omis et d’autres posent questions !

Ce monument est prolongé par un caveau sur lequel on peut lire : « ICI REPOSENT LES ENFANTS D’EYSINES MORTS POUR LA PATRIE ».

Autour du socle du monument et du caveau, diverses plaques ont été disposées ; elles semblent provenir de tombes en déshérence. Elles concernent trois soldats de la première guerre : Cazenave Norbert, Perey Gabriel, Nougueyrède ; deux de la seconde guerre : Tamarelle Nestor, Clémenceau Raoul et une d’Indochine : Touya Jean-Louis.

 

Les descriptions des sépultures et l’évocation de la vie des eysinais inhumés ont été faites lors de la visite que nous avons organisée en octobre 2019. Ce document vous a été communiqué en novembre 2019 et il se trouve aussi sur notre blog.

VI- Le cimetière Bois Gramond

Nos sources :

Aux archives municipales : les délibérations du conseil municipal des années 2007 à 2009

A notre local les Mag’Eysines :  n°68 de décembre 2005, n° 77 d’octobre 2007, n° 84 de mai 2009, n° 86 de septembre-octobre 2009, n° 89 de mars-avril 2010.

A partir de 2001, la ville d’Eysines demande à la communauté urbaine de Bordeaux, qui en a la compétence, la création d’un nouveau cimetière, celui du Bourg ayant eu sa dernière extension possible en 1999.

 Le 22 septembre 2006, le principe de création est approuvé à la communauté urbaine.

Le terrain retenu est de trois hectares au lieudit Bois Gramond. Le projet comprend des emplacements pour les concessions mais aussi un colombarium, un cinérarium et un jardin du souvenir arboré où pourront être répandues les cendres. Une salle de recueillement sera construite pour recevoir les cérémonies civiles précédant les inhumations.

Le 6 février 2007, l’enquête de commodo incommodo reçoit un avis favorable du Commissaire enquêteur.

En octobre 2007, le Mag’Eysines annonce l’ouverture du cimetière prévue pour l’année 2008 avec 100 caveaux, 25 cavurnes, 30 colombariums. Cependant il y a du retard…

Le 23 novembre 2007, une délibération de la communauté urbaine entérine la réalisation d’une première tranche de travaux.

En mars 2009, un premier secteur est achevé par la communauté urbaine et les équipements sont transférés à la commune. La ville d’Eysines peut alors définir les tarifs des concessions et le règlement intérieur.

En mai 2009, les travaux de réfection de la rue, l’aménagement des trottoirs et des parkings ainsi que l’éclairage sont terminés (Mag’Eysines n° 84).

A compter du dernier trimestre 2009, il est possible de faire des demandes de concessions à la mairie. Le 8 mars 2010, la première concession est vendue.

Conclusion

Du Moyen-âge au début du XIXe siècle, un petit cimetière de vingt-trois ares est blotti autour de son église. Dès 1838, les règles hygiénistes réclament un lieu de sépultures plus grand et éloigné des habitations. Le milieu du XIXe siècle est aussi le siècle des investissements communaux avec l’édification de la mairie-école, de la nouvelle église et des écoles. La municipalité ne peut financer un nouveau cimetière. Il faut donc attendre 1861 pour cette ouverture au lieudit « la Mission ». Ce cimetière du Bourg est agrandi plusieurs fois jusqu’en 1999. Ses limites étant atteintes, la commune sollicite la communauté urbaine pour la création d’un second cimetière au lieudit Bois Gramond. Il ouvre en 2010.

 

Michel Baron, Marie-Hélène Guillemet, Dany Lagnès, Michel Legros, Elisabeth Roux

 

Tag(s) : #Histoire
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