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Ecuries Lafabrie (Collection privée Guy Michelet)

Ecuries Lafabrie (Collection privée Guy Michelet)

Les Vigeannais nous ont souvent parlé des écuries de chevaux de courses qui étaient installées dans leur quartier, au plus près de l’hippodrome du Bouscat. Pourtant au milieu des années 1970, l’activité du champ de courses périclita. C’est aussi l’époque où la rocade fut établie, créant des quartiers intra et extra-rocade ! Ainsi la rue du Champ de courses n’a plus de débouché à l’hippodrome… Sans doute pour ces deux raisons, les écuries vigeannaises ont fermé tour à tour. Mais auparavant, les entraineurs, les jockeys et tout le personnel de ces écuries faisaient partie de la vie du quartier. Pour se rendre aux nombreuses courses de l’hippodrome, les jockeys montaient les chevaux depuis les écuries du Vigean, « on regardait, c’était une jolie parade !! », nous a-t-on dit...

Route du Médoc au croisement de la place de la Croix à gauche, au loin la cheminée de la boulangerie (Collection privée Guy Michelet)

Route du Médoc au croisement de la place de la Croix à gauche, au loin la cheminée de la boulangerie (Collection privée Guy Michelet)

Château Amigues rue Cap de Haut au niveau de la place Charleroi (Collection privée Guy Michelet)

Château Amigues rue Cap de Haut au niveau de la place Charleroi (Collection privée Guy Michelet)

Brève histoire de l’hippodrome du Bouscat : d’après le site internet : jourdegalop.com

Le 7 juillet 1820, un arrêté du préfet de la Gironde autorise l’aménagement d’un hippodrome. Le choix se porte sur un terrain de la commune de Gradignan à cinq kilomètres des boulevards extérieurs. Ce sera le premier en Aquitaine. A partir de 1828, les réunions hippiques sont célèbres.

En 1835, une décision du gouvernement du roi Louis Philippe autorise le transfert de cet hippodrome au Bouscat sur un terrain de soixante-cinq hectares, avec bail de location à un propriétaire privé. Il est inauguré le 20 juillet 1836.

En 1920, la famille Teycheney, propriétaire, refuse de renouveler le bail mais la Société Anonyme de l’hippodrome du Bouscat achète le champ de courses. Cette société était fondée depuis peu par le marquis du Vivier, avec une trentaine de ses connaissances. En 2000, cette société cède pour l’euro symbolique la propriété des terrains à la mairie du Bouscat.

Deux personnalités d’Eysines et l’hippodrome : d’après nos recherches et le site « Lou Boscat »

  • M. Pierre Guichenet, médecin vétérinaire :

En 1844, M. Pierre Guichenet achète « Ravezies » (appelé plus tard Eysinoff par la famille de Georges, propriétaire après la famille Guichenet). Son achat en 1844 est peut-être en rapport avec l’hippodrome… En effet, il est alors médecin vétérinaire de la Gironde depuis 1822, puis en 1824 de la ville de Bordeaux. Il écrit des mémoires sur les épizooties, est aussi fondateur de la Société d’Agriculture, membre du conseil d’Hygiène et de salubrité, etc… En 1847, il achète des terrains au Bouscat, ce qui lui permet d’être élu maire du Bouscat en 1848 jusqu’à son décès en 1860.

  • M. le Comte du Vivier de Faÿ Solignac, propriétaire de château Lescalle :

Après la seconde guerre mondiale, le Comte du Vivier achète château Lescalle. M. Dubosc, propriétaire d’une écurie de courses, habite Lescalle dans les années 1950. Il rénove le château et aménage les jardins. Dans les années 1960, son décès attire beaucoup de monde à l’église d’Eysines.

Les courses au XIX ème siècle (archives municipales dossier 1 J2)

Nous avons relevé des dates de courses entre 1856 et 1897, mais cette liste n’est peut-être pas complète !

En 1856,1858 et 1859, les courses ont lieu en avril ; en 1888, du 23 au 26 février, du 10 au 13 mai, du 8 au 11 novembre ; en 1889, du 7 au 17 novembre ; en 1890, du 20 au 27 avril, du 4 au 11 mai, du 6 au 20 novembre ; en 1891, du 23 au 26 avril, du 3 au 10 mai, du 12 au 22 novembre ; en 1892, du 10 au 29 mai ; en 1893, du 16 au 23 avril ; en 1895, du 7 au 14 mai, du 9 au 12 novembre ; en 1897, du 4 au 14 avril, du 25 avril au 2 mai, du 23 au 30 mai, du 4 au 14 novembre.

Les ouvertures des débits de boisson étant réglementées, les cafés, restaurants et débits de boissons ont des autorisations préfectorales pour ouvrir jusqu’à 2h du matin pendant les courses (en 1859, il y a 6 débits de boisson, le préfet trouve cela un peu excessif…).

Voici quelques restaurateurs et cafetiers du Vigean à cette époque :

 

Chantilly (Collection privée Guy Michelet)

Chantilly (Collection privée Guy Michelet)

Restaurant Lacroix (Collection privée ville d’Eysines)

Restaurant Lacroix (Collection privée ville d’Eysines)

Gaston Saux, Chantilly, route du Médoc : hôtel-restaurant, salle de danse, jardin et charmilles, box pour les chevaux ;

Paul Lacroix, restaurant route du Médoc ; Saint Blancat aubergiste de 1875 à 1910 ; Philippe Pineau, place Charleroi : auberge, salle de danse et  écurie-remise ; nous avons retrouvé la famille Pineau aubergiste depuis 1852 : Pierre est le premier de la famille, sa sœur Christine, veuve Dupin prend la suite en 1853 et Philippe à partir de 1900 ; Mme veuve Prunier, ouvre un restaurant dans la maison Dupin sur la route départementale en 1854, son fils, Germain, prend la suite à son décès en 1861 ; Jean Renaud Saux est aubergiste de 1884 à 1896 …

Ecuries, entraineurs et jockeys de 1891 à 1968

Les écuries d’après les souvenirs de MM. Lacave, Pérey et Claverie ainsi que nos recherches aux archives municipales (états nominatifs, matrices cadastrales, listes électorales, accidents du travail, etc…)

Soubagné, rue de la Tour de Gassies, à l’emplacement de la résidence, juste derrière le restaurant et sur la commune de Bruges : en 1901, Maurice Soubagné a 13 ans, il est apprenti Jockey et pensionnaire chez M. Jules Cathala, propriétaire du château Vigean-Ségur.

Le Vigean et ses habitants, au rythme des chevaux de course

L’écurie Soubagné est la plus importante, il y a au moins deux rangées de quinze box. Pour rejoindre l’hippodrome, les jockeys empruntent le petit chemin près du Couvent, puis la rue du Couvent, traversent la rue du Médoc au niveau de la place de la Croix du Vigean et s’engagent sur la rue du Champ de courses qui les conduit directement à l’hippodrome.

La construction de la rocade empêche l’itinéraire de se poursuivre, l’écurie quitte la rue de la Tour de Gassies et déménage à La Teste de Buch. En 2020, nous avons écrit à cette écurie, puisque les propriétaires se nomment encore Soubagné mais nous n’avons jamais obtenu de réponse.

Lafabrie, rue du champ de courses : Antoine Lafabrie, né à Bordeaux le 30 juillet 1889, se marie le 30 décembre 1919, à Eysines avec Andrée Corne. Andrée est née au Bouscat le 19 novembre 1893. Lors de son mariage, elle est sans profession et vit chez ses parents Joseph et Joséphine Anna Lafon, cultivateurs et propriétaires au Bert au Vigean (maison, bâtiment rural, prés et jardins). Le père d’Antoine est cocher au Bouscat. Antoine et Andrée habitent chez les parents d’Andrée au Bert.  En 1921, Antoine est jockey chez Villenave. (M. Villenave est propriétaire d’Eysinoff durant une année seulement entre la famille de Georges et l’installation du foyer de l’Enfance).

Ecuries Lafabrie (Collection privée Guy Michelet)
Ecuries Lafabrie (Collection privée Guy Michelet)

Ecuries Lafabrie (Collection privée Guy Michelet)

En 1922, Antoine est entraineur. Entre 1922 et 1932 nous avons relevé 7 accidents dans ses écuries : en 1922, un de ses jockeys, Alexis Latapie, a une fracture de la jambe suite à une chute de cheval, il est en arrêt maladie pour 3 mois ; en 1925, Camille Marsula, arrêt de 2 mois ; en 1926, Georges Picarel, arrêt de 3 mois ; en 1927, Camille Marsala se blesse avec une fourche ; en 1929, Maxime Contassot, jockey de 32 ans a des contusions et un arrachement de l’ongle d’un pied ; en 1930, Louis Hamon jockey de 22 ans, arrêt de 15 jours ; en 1932, Abel Imbert 26 ans jockey de Bruges, a reçu un coup de pied de cheval, arrêt d’1 mois. Tous ces accidents sont déclarés après une visite du docteur Delaye (ou Delage), médecin au Bouscat.

En 1931, Antoine et son épouse semblent être propriétaires de la propriété Corne. En 1930, une écurie de 2 ares est construite puis l’année suivante, en 1931, un magasin à fourrage et écurie de 26,65 ares. En 1931, les époux Lafabrie vivent avec le père d’Antoine, Jean, né le 6 mai 1863 à Bazas. Il est garçon d’écurie chez son fils et six Jockeys sont pensionnaires : Jean Micas, 19 ans ; Oscar Duclos, 17 ans ; Pierre Ledain, 17 ans ; Leon Germain, 23 ans ; Yves Robin, 18 ans ; Robert Berlan ,19 ans.

 

En 2020, la petite fille de Pierre Ledain nous a écrit via notre blog. Elle cherchait des informations sur les écuries Lafabrie. Voici ce qu’elle nous a dit sur son grand-père après un séjour relativement court au Vigean, M. Lafabrie semblant malmener ses apprentis. « Mon grand-père a poursuivi son apprentissage de jockey (entre 1934 et 1937) à St-Cyr-les-Vignes (Loire), auprès de l'entraîneur Antoine LASSARD, de l'écurie de René BEDEL (directeur des Aciéries Bedel à St-Etienne). Je viens de découvrir dans des journaux anciens qu'il avait concouru lors de plusieurs prix avec le cheval Sémiramis-II (il ne termine que 2e aux courses dont j'ai pu retrouver la trace). Pour des raisons inconnues, il n'a pas poursuivi sa carrière après 1937 et a travaillé dans différentes usines avant de participer à la 2e Guerre Mondiale puis de fonder sa famille ».

 

 

En 1936, le père d’Antoine n’est plus là et trois apprentis jockeys sont pensionnaires : Pierre Moulis, 16 ans ; Jacques Palette, 15 ans ; Anthony Cirilloo, 16 ans.

Antoine Lafabrie décède sans doute en 1966, car nous ne trouvons plus que Andrée Corne, veuve Lafabrie, propriétaire au Bert.

Destandeau, Villa Bagatelle, rue du Médoc : la plus petite écurie, (à l’emplacement de la banque actuelle et du restaurant le Régent avant la rocade), installée villa Bagatelle ancienne maison de l’entraineur M. François (voir plus loin à « entraineurs »).  Un bâtiment perpendiculaire à la rue du Médoc ferme un côté d’une cour où se trouve le manège en son centre, tout au fond la maison. Tout comme pour Soubagné, l’écurie Destandeau ne peut plus rejoindre le champ de courses après la construction de la rocade. Gustave Henri Destandeau, né le 5 juin 1914 à Orthez est inscrit comme entraineur de 1962 à 1968 sur les listes électorales. Il prend peut-être sa retraite, lors de la création de la rocade.

 

Villa Bagatelle : La maison n’est appelée Villa Bagatelle qu’après la seconde guerre mondiale. C’est une maison ancienne que nous trouvons sur les cadastres de 1845 au nom de Pauline Ponson, épouse Courselle. La maison de 70 m2 est entourée de bâtiments ruraux plus grands. En 1867, Auguste Blanchard, gendre Courselle, devient propriétaire. En 1882, Bernard Desaphy de Bordeaux achète. En 1890 il transforme la maison qui a maintenant 10 fenêtres, puis en 1899, 14 fenêtres. En 1890, le bâtiment rural contigu est transformé en maison et remise avec 6 fenêtres. Nous n’avons pas la date d’acquisition de François Delorme époux Richet de Bordeaux, mais les bâtiments ne semblent pas transformés. M. Paul Antoine François acquiert la propriété en 1920.

 

Les entraineurs (archives municipales : états nominatifs et listes électorales)

En 1891, William Reynolds, 27 ans, anglais, vit avec sa jeune épouse de 16 ans, Marie Laferrière et sa fille Madeline, 1 mois. En 1901, il part à Bruges et semble se faire appeler Frédéric Reynolds ; il est toujours entraineur.

En 1896, nous trouvons deux autres entraineurs anglais :  Yvey William, anglais de 37 ans vit avec son épouse Césarine Hérault 30 ans, leurs 3 enfants : William 5 ans, Marie 3 ans et Henri 6 mois et une nourrice Marie Minvielle 21 ans originaires des Landes. James Jude, anglais de 38 ans vit avec son épouse française Marie Soucadauch 33 ans.

MM. Lafabrie et Destandeau, sont aussi propriétaires des écuries, nous en avons parlé dans le paragraphe précédent.

Gabrielli, rue du collège technique ? En 1951, nous trouvons Jean Marie Roméo Gabrielli né le 4 octobre 1928 au Taillan, mais il est dit Jockey et non entraîneur…M. Pérey ne se souvient que de ce nom, M Lacave pense que M. Gabrielli, entraineur habitait à peu près en face du Couvent, mais n’a aucun souvenir de l’emplacement de ses écuries.

Paul Auguste François, né le 19 septembre 1872 dans les Ardennes est entraineur au Vigean au moins de 1931 à 1959. Il décède au Vigean, dans sa maison villa Bagatelle, le 19 septembre 1960, il est alors veuf.

En 1931, Antoine Durand né le 10 août 1887 en Haute Garonne vit avec son épouse chez M. François. Ils y sont encore en 1936 et un apprenti jockey espagnol Luciano Aguado les a rejoints. Il semble qu’Antoine Durand soit aussi entraineur car en 1932 un de ses apprentis jockeys, Léon Saluage 16 ans fait une chute de cheval ; il a une incapacité de travail de 45 jours pour une fracture de la jambe gauche par le Dr Lapouble d’Eysines. En 1932, M. Lasserre est jockey chez M. Durand. Georges Sibé, né le 3 septembre1879 à Portets est entraineur au Vigean en 1945 et 1946.

Henri Guitard né le 5 janvier 1895 à Mérignac, est entraineur de 1945 à 1959 et habite à La Forêt.

 

Les jockeys et apprentis jockeys (archives municipales : états nominatifs et listes électorales)

Ils sont extrêmement nombreux à partir de 1931.

En 1896 : Virgile Hérault 55 ans ;  en 1901 : Georges Moulding 37 ans, Henri Leauman 32 ans, Maurice Soubagné 13 ans,  Lucien Serisié 32 ans ; en 1906 : Martin Lacombe , Harry Hasskins,  Charles Bastaë (tous deux anglais),  Franck Ivey ; en 1911 :  Paul Gouyé 26 ans,  Jean Rétayau 23 ans, Jean-Pierre Espagnol  21 ans, Joseph Moulding anglais de 47 ans, Antoine Raubeyrie 34 ans ; en 1921 : Antoine Lafabrie, 32 ans ; 1922 : Alexis Latapie ; en 1925 : Camille Marsula ; en 1926 : Gabriel Marm 24 ans , Jean Lafabrie  30 ans, Jean Lagarde 21 ans , Marcel Dur (ou Vur) 20 ans, Georges Picarel ; en 1927, , Joseph Sérana et Marcel Vur ; en 1929 : Maxime Contassot, 32 ans ; en 1930 : Louis Hamon, 22 ans et Raoul Gauthier 42 ans ;  en 1931 : Antoine Durand 44 ans, Raoul Gautié 44 ans et son fils Robert 18 ans apprenti jockey,  Léandre Fortabat espagnol de 27 ans, Jean Colleau 24 ans, Jean Micas, 19 ans, Oscar Duclos 17 ans, Pierre Ledain 17 ans,  Leon Germain 23 ans, Yves Robin 18 ans, Robert Berlan 19 ans ;  ; en 1932 : Abel Imbert 26 ans et MM. Hassan, Berland et Lasserre et Léon Saluage 16 ans, apprenti ; en 1936 : Léandre Fortabat espagnol de 32 ans, Lucien Durand 49 ans, Luciano Aguado apprenti-jockey espagnol de 18 ans, Marcel Durand 35 ans,  Albert Guitton 51 ans, Pierre Moulis 16 ans, Jacques Palette 15 ans, Anthony Cirillo apprenti jockey italien de 15 ans, Henri Jean Gaillard 22 ans, Albert Lemec 20 ans, Pierre Dupuy 26 ans, Bernard Guillausson 18 ans ; en 1945 : Louis Dubourg 28 ans, Lucien Marcel Durand 44 ans, Léon René Camille Germain 31 ans, Adrien Lalasserre 32 ans, Louis Roulet 46 ans, Michel Roya

34 ans ; en 1946 : Lucien Boulade 30 ans, Arnaud Comogeille 33 ans, Louis Dubourg 29 ans, Lucien Marcel Durand 44 ans, Adrien Lalasserre 33 ans, Louis Roulet 47 ans, Michel Roya 35 ans ; en 1951 : Lucien Boulade 35 ans Arnaud Comogeille 38 ans, Lucien Marcel Durand 49 ans, Jean Marie Roméo Gabrielli 23 ans, Lucien Gravey 21 ans, Adrien Lalasserre 37 ans, Louis Roulet 52 ans ; en 1956 : Arnaud Comogeille 43 ans, Louis Dubourg 39 ans, Lucien Marcel Durand 54 ans, Yves Fresnel 23 ans, Lucien Gravey 26 ans, Louis Roulet 57 ans ; en 1959 Lucien Boulade 43 ans, Arnaud Comogeille 46 ans, Lucien Marcel Durand 57 ans, Yves Fresnel 26 ans, Lucien Gravey 29 ans, Louis Roulet 60 ans.

Les garçons d’écurie (archives municipales : états nominatifs et listes électorales)

En 1896, François Hérault 29 ans, (fils du Jockey) ; en 1906, François Perrin 39 ans ; en 1931, Jean Lafabrie, 68 ans, père d’Antoine ; en 1945 et 1946, Louis Oder 31 ans.

Château Ségur et hôtel des Sports place Charleroi (Collection privée Guy Michelet)
Château Ségur et hôtel des Sports place Charleroi (Collection privée Guy Michelet)

Château Ségur et hôtel des Sports place Charleroi (Collection privée Guy Michelet)

Maisons d’habitation des jockeys

Tous ces jockeys sont soit locataires lorsqu’ils vivent avec leur famille, soit pensionnaires lorsqu’ils sont célibataires.

Nous avons identifié quelques lieux d’habitation, certaines de ces maisons existant encore aujourd’hui : chez Maitre Cathala, château Ségur ; chez M. Lafabrie, au Bert ; chez M. François, villa Bagatelle, route du Médoc ; chez M. Pineau restaurateur place Charleroi ; chez M. Lambert (actuellement la 3ème ou 4ème maison rue Lavergne) ; chez M Montel , château Picot (propriété au Grand Caillou à peu près au milieu de la rue Caudéran) ; chez M Baudrous au Bert (en face de chez M. Lafabrie) ; chez M Cousin ( la 5ème maison rue de la Course) ; chez M Baron Pierre gendre Gaillard (rue des Treytins) ; chez M. Baudon, bar-tabac  route du Médoc (ce bar-tabac existe toujours !)

 La maison Lambert dans cette rue côté gauche et le café des Sports, ancien bar-tabac chez Baudon(Collection privée Guy Michelet)
 La maison Lambert dans cette rue côté gauche et le café des Sports, ancien bar-tabac chez Baudon(Collection privée Guy Michelet)

La maison Lambert dans cette rue côté gauche et le café des Sports, ancien bar-tabac chez Baudon(Collection privée Guy Michelet)

Artisans dont l’activité est liée à la présence des chevaux de courses

Nous avons déjà évoqué plus haut les cafés, restaurants et débits de boissons qui bénéficient de la proximité de l’hippodrome mais citons quelques exemples concernés par cette activité.

Propriétaires de box pour chevaux de courses

Cadastre 1937 (Connaissance d’Eysines)

Cadastre 1937 (Connaissance d’Eysines)

Sur les cadastres de 1937, les box des chevaux de MM. Arguy et Saux sont presque mitoyens, puisque leurs terrains sont voisins. M. Gaston Saux est propriétaire de Chantilly route du Médoc et M. Arguy juste à l’arrière, actuellement rue Gaston Saux. Les box de Chantilly, une dizaine, ont été détruits petit à petit à partir de 1990 environ.

Isidore (Pierre) Arguy est déclaré marchand de grains et de fourrage, puis il est épicier. M. Lacave se souvient de Mme

Arguy et de sa fille qui étaient épicières.

Quant à Gaston Saux, qui ne connait pas l’histoire de Chantilly ! Gaston Saux achète un terrain avec un petit bâtiment en 1897 et la même année débutent les travaux : le petit bâtiment rural est agrandi et converti en restaurant, puis vont suivre très vite de nouvelles constructions : écuries, box et remise. Il nomme son établissement Chantilly à cause du champ de courses. Gaston Saux va faire de Chantilly, le restaurant incontournable du Vigean et son histoire était étroitement liée d’une part à l’activité de l’hippodrome et d’autre part à la vie des familles vigeannaises et eysinaises… (Un article consacré à Chantilly a été publié en janvier 2015).

Le Vigean Sud cadastre de 1967 (Connaissance d’Eysines)

Le Vigean Sud cadastre de 1967 (Connaissance d’Eysines)

Maréchaux-ferrants et bourreliers 

 André Saint Blancat, maréchal-ferrant

Il est né à Bruges le 29 décembre 1895. Son épouse Madeleine Duberga est aussi née à Bruges le 6 novembre 1896. Leur fille Andrée Marie nait aussi à Bruges le 13 mai 1922. La famille vient s’installer à Eysines vers 1923/1924, puisque André est inscrit sur les listes électorales de l’année 1924. Il décède le 28 mars 1968 à son domicile rue du Champs de Courses, veuf de Jeanne Madeleine Duberga.

Sa maison et son atelier de maréchalerie sont installés au Vigean sur la parcelle (B 808) au début de la rue de la course à droite après la Croix. En 1927, il construit un nouvel atelier et en 1932 un garage. On peut voir aujourd’hui encore l’ancien atelier de maréchalerie sur la place de la Croix, contigu aux logements des ouvriers et à l’arrière la grande maison d’habitation, parallèle au « petit chemin du milieu ».

Rappelons l’origine de cette parcelle et de la maison : jusqu’en 1872 ou 1874, la parcelle 808 de 179,45 ares appartient à Jean Jeantet de Bruges. Pierre Duberga devient propriétaire d’environ 50 ares, puis c’est le tour de son gendre Gabriel Caudéran. Gabriel construit vers 1882, une maison avec 1 porte et 11 fenêtres. Le propriétaire suivant est Arnaud Caudéran. La maison de 3,18 ares va à Jean André St Blancat, une pelouse de 5 ares est partagée : 2 ares à Jean André et 3 ares à Robert Claverie époux Verdal. 

Jean André Saint Blancat est inscrit sur les listes du tribunal de commerce depuis les années 1920, au métier de forgeron puis maréchal-ferrant. En 1926, Antoine Reynald est logé dans la maison, il a 19 ans et est domestique maréchal-ferrant chez Saint Blancat . En 1931, il y a trois employés, maréchaux-ferrants chez Saint Blancat : Ernest Estève né le 21/1/1910 à Monbadon, Pierre Verdot né le 28/5/1912 à Arès, Joseph Mathieu né le 9/1/1905 dans les Landes. En 1936 : Jean Lacaste né le 28/9/1913 dans les Landes, Abel Barbaud né le 18/1/1915 dans les Charentes, Jules Lasserre né le 21/5/1916 en Dordogne.

Après la retraite de M. Saint Blancat, M. Turlet, un de ses employés reprend la forge. M. Turlet loge dans la maison Baron (1ère à gauche rue des Treytins).

 Alexandre et William Canouville, deux frères bourreliers 

Sur les listes électorales nous trouvons trois frères bourreliers-selliers au Vigean :

Alexandre Canouville, né en 1849 est bourrelier-sellier au Vigean sans doute depuis 1885. Son épouse se nomme Noélie ou Marie, elle est née vers 1850.Il a au moins une fille Marie qui épouse Jean Baudon, né vers 1874. Alexandre décède le 26 août 1918 à 69 ans.

Jean Jules Canouville, né en 1850, bourrelier, décède le 16 septembre 1887.

William Canouville est né le 12 juin 1865, bourrelier comme ses frères, il semble rester célibataire et vivre chez son frère Alexandre, puis après le décès de celui-ci avec sa belle-sœur et ses neveux. Il décède en 1939.

Sur la parcelle 718, il y a une maison construite vers 1866. Une nouvelle construction est réalisée sur la même parcelle. En 1936, Jean Baudon, époux Canouville, tient le bar-tabac route du Médoc et loge un jockey. Le bar-tabac existe toujours.

L’atelier sur la parcelle 356, construit en 1886 par François Marmiesse est vendu en 1890 à un monsieur Canouville. (Emplacement du Crédit Mutuel)

Les box et les charmilles de Chantilly (Collection privée Guy Michelet)
Les box et les charmilles de Chantilly (Collection privée Guy Michelet)

Les box et les charmilles de Chantilly (Collection privée Guy Michelet)

Conclusion : Comment conclure cette histoire vigeannaise ? Où sont passés les entraineurs, les jockeys et apprentis-jockeys se rendant à l’hippodrome à cheval ou sur les sulkys, allant chez M. Saint Blancat pour faire ferrer leurs chevaux, les personnes adeptes des courses hippiques fréquentant l’hôtel-restaurant Chantilly ? Qu’est devenue cette population d’entraîneurs, de jockeys… née à l’étranger (Angleterre, Espagne, Italie…) ou dans des départements plus ou moins lointains, ces hommes et leurs familles qui ont vécu quelques années ou plusieurs décennies dans ce quartier si proche de l’hippodrome ? Toute une vie à jamais disparue mais dont il reste des traces dans les souvenirs de ceux qui l’ont connue….

Nicole Boochôou, Marie-Hélène Guillemet, Dany Lagnès, Paulette Laguerre, Michel Legros, Elisabeth Roux.

Tag(s) : #vie économique
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