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paysage depuis Ruch

paysage depuis Ruch

Merci à notre guide M JJ Barde , de nous avoir raconté Ruch pendant presque 3 heures , avec tant d’enthousiasme , répondant à toutes nos questions et accompagné des dessins de Léo Drouyn !!!

Sur le site de la ville de Ruch : www.ruch.fr ,  en cliquant sur histoire et géographie , puis patrimoine local , vous trouverez 4 pdf ,  écrit par notre guide M JJ Barde.

Histoire : Ruch est situé à la limite de l’entre-deux-mers et du libournais .  Actuellement, c’est un village de 600 habitants qui a de nombreux artisans qui savent restaurer avec brio les habitations . La commune s’étend sur un territoire important ; les plateaux  boisés en partie , accueillaient  la polyculture ( céréales et vin)  et sur les coteaux verdoyants le bétail pacageait .

Des vestiges gallo-romains dans les murs de l’église attestent  d’une présence ancienne ; puis, comme toute la Guyenne ,Ruch subit les invasions barbares ; la guerre de 100 ans laissa un pays dévasté où les terrains en friche devenaient de plus en plus nombreux ; on fit alors appel aux Saintongeais auxquels on offrait un terrain à condition qu’ils y construisent une maison et qu’ils cultivent ! Ces nouveaux habitants de langue d’oïl, seront appelés les « gavaches » et cette région la « petite gavacherie »(en opposition à la région plus vaste, occupée par les mêmes saintongeais, au nord de la Guyenne, sur un territoire beaucoup plus grand - voir pdf de JJ Barde) . L’architecture des abbayes proches de Ruch (Blasimon, Ste Ferme ) est donc du roman poitevin ; Monségur fut le plus grand centre à accueillir les gavaches. Cette petite gavacherie garde trace de ce passé , puisque les villages ont un habitat très clairsemé . Ensuite ce furent les guerres de religion , avec sans doute un fief huguenot et un cimetière protestant à Bellefond ; en général le plateau était catholique et les vallées huguenotes . Ruch , sous l’ancien régime , se partageait entre Bordeaux et Bazas ; elle était dans le diocèse de Bazas mais le prieur de  Ruch dépendait de la Sauve Majeure qui était dans le diocèse de Bordeaux ! (Nota : Ruch  est sous la dépendance de l’abbaye de la Sauve Majeure ; le revenu de cette  paroisse, principalement la dîme , va à l’abbaye et le prêtre en dépendant on l’ appelle donc  prieuré et non paroisse ) .

La tour d’Ausone :

la Tour d'Ausonne , façade principale
la Tour d'Ausonne , façade principale

la Tour d'Ausonne , façade principale

Son nom : au XVIII ème siècle, l’historien Bernadeau décrit une villa gallo-romaine à Ruch qui aurait été celle d’Ausone ; l’abbé Baurein le contredit , malgré tout, cette ancienne demeure édifiée pour le prieur de Ruch a pris le nom de Tour d’Ausone .

Histoire : Elle est construite vers 1480 pour le prieur. Henriette de Duras l’achète,  après la fin du rayonnement de La Sauve Majeure ; Au XVII ème elle est école ; elle change de propriétaires ; puis elle est cédée , dans un piteux état , à la commune à la fin du XIXème siècle ; la loi Guizot est passée et les communes doivent se doter d’une école, elle sera donc à nouveau , école !! Mais la rénovation s’impose ; cependant l’ancien maire M du Foussat( désigné par le préfet)  ne veut pas de la rénovation pour une école et le nouveau M Follardeau (élu au suffrage universel)  fera rénover et transformer la Tour d’Ausone , pour abriter , à l’arrière, les classes et logement de  l’instituteur .

l'échauguette et la plaque commémorative de la rénovation du XIX ème siècle
l'échauguette et la plaque commémorative de la rénovation du XIX ème siècle

l'échauguette et la plaque commémorative de la rénovation du XIX ème siècle

le linteau sculpté le Christ et les 12 apôtres( entier et détail)
le linteau sculpté le Christ et les 12 apôtres( entier et détail)

le linteau sculpté le Christ et les 12 apôtres( entier et détail)

Description : Cette habitation a tous les critères des habitations plus ou moins fortifiées, édifiées pour les riches propriétaires du XVème siècle ; elle comporte une tour à laquelle est accolée une échauguette ; Léo Drouyn en fait un dessin en 1859 avant sa restauration et permet la comparaison. Le linteau de la porte  de la tour est encore sculpté mais les fleurs de lys ont disparu à la révolution . Le linteau de la fenêtre du rez de chaussée à gauche de la tour, a un décor en état remarquable : six visages de part et d’autre d’un autre visage central , le Christ et les 12 apôtres . Une croix était sur le dessus du toit à la place de l’épi de faitage actuel. La restauration de la fin du XIXème a permis, à l’étage , l’élargissement d’une  fenêtre et l’arrondi de l’échauguette a donc disparu. Certaines fenêtres sont comme à l’origine, d’autres ont été modifiés et des décors et linteaux ajoutés dans le style néo-renaissance .

A l’arrière du bâtiment, le linteau d’une fenêtre centrale montre les armes de Duras .le bâtiment scolaire, à un étage, est accolé et une tour ronde desservant le logement de l’instituteur ,au centre ,datent de la restauration du XIX éme .

la façade arrière avec l'école accolée et la tour & la fenêtre aux armes de France et de Duras
la façade arrière avec l'école accolée et la tour & la fenêtre aux armes de France et de Duras

la façade arrière avec l'école accolée et la tour & la fenêtre aux armes de France et de Duras

Les fontaines de Ruch :

Il y a au moins 12 fontaines à Ruch , dont 3 au pied de l’église . Dans le plateau argilo-calcaire, l’eau s’infiltre ; elle est captée dans des dolines, puis elle s’en échappe par des galeries plus au moins grandes (certaines font 1 km) puis l’eau s’écoule à l’air libre par des fontaines .

Nous voyons la fontaine nommée « le fond de la poupe » ; elle date du XVI ème , elle n’a jamais été tarie même en 1976 ; la gueule de lion en pierre a été placée depuis le vol en 2001 d’une tête en fonte du XIX ème sans doute. L’eau courante n’est arrivée dans les maisons de Ruch qu’en 1962.

la fontaine nommée « le fond de la poupe »
la fontaine nommée « le fond de la poupe »

la fontaine nommée « le fond de la poupe »

L’église Saint Etienne :

D’après Brutails, elle date du XIIème , son saint patron atteste d’une origine très ancienne. Léo Drouyn a fait le croquis en 1878, après la rénovation !

le clocher de la fin XIX ème et la partie ancienne du XII ème
le clocher de la fin XIX ème et la partie ancienne du XII ème

le clocher de la fin XIX ème et la partie ancienne du XII ème

Extérieur : De cette époque, on voit encore l’abside  et la croisée massive sur laquelle il y avait le clocher, détruit depuis .

Au XVème , elle est agrandie avec une nef et une entrée en arc brisé qui sera détruite à la fin du XIXème pour édifier le nouveau clocher flèche (style du cardinal Donnet) .

La partie méridionale de l’église et le décrochement où se trouve la chapelle de la Vierge , a un appareil de petits moellons , peut-être le réemploi de la villa gallo-romaine. Accolé à la partie sud de l’église un grand presbytère du XIVème sur 2 étages .

L’abside est du XIIème mais les modillons représentant les péchés capitaux seront martelés ou ôtés, au XIXème, par le curé trop vertueux, cédant aux récriminations d’une paroissienne pudibonde !

Au-dessus de l’abside, sur le mur Est, on aperçoit les bouches à feu qui ont été comblées.

Le mur Nord est en pierre de taille, de facture moins ancienne que les moellons du mur Sud.

le mur méridional & le presbytère du XIV accolé & l'abside du XII & le mur nord
le mur méridional & le presbytère du XIV accolé & l'abside du XII & le mur nord
le mur méridional & le presbytère du XIV accolé & l'abside du XII & le mur nord
le mur méridional & le presbytère du XIV accolé & l'abside du XII & le mur nord

le mur méridional & le presbytère du XIV accolé & l'abside du XII & le mur nord

Intérieur : c’est une petite église très sobre ; la voûte date de 1859, avant l’édification du clocher.

Le chœur a une forme arrondie mais allant en se resserrant.  A la  fin  du XVeme, il existait, sur un mur séparant le chœur, un retable qui est, en partie, repris sur l’autel de la Vierge. Au centre, un décor représentant l’annonciation ; Il y a eu 4 statuettes en albâtre , mais après le vol d’une d’entre elles , les 3 autres ont été placées en sûreté .

Puis les guerres de religions et la fronde marquèrent la fin du XVIème et la moitié du XVIIème siècles , l’église étant fortement endommagée. Sur le mur sud, au fond de l’église, une plaque de pierre gravée porte une date 16 … qui pourrait témoigner des travaux qui ont suivi ces événements.

l'inscription de 16.... & la chapelle de la Vierge
l'inscription de 16.... & la chapelle de la Vierge

l'inscription de 16.... & la chapelle de la Vierge

Château de la Haille :

Une maison forte du XVème siècle  a appartenu aux De Mallet ; elle est située en bordure d’une voie importante (voie de St Jacques) ; elle a été restaurée à diverses reprises après un abandon qui la laissa en piteux état ! il reste une tour accolée au bâtiment principal , une petite échauguette et  2 contreforts ; on aperçoit une autre tour en dehors de tout bâtiment , cette partie sans doute détruite comme l’autre tour sur le corps principal .

Ruch  , samedi 19 novembre 2016
Ruch  , samedi 19 novembre 2016
Ruch  , samedi 19 novembre 2016
Ruch  , samedi 19 novembre 2016

Le Lardier :

Ancienne demeure de la sœur de Léo Drouyn ; c’était déjà une propriété viticole ; la maison d’habitation et les chais sont accolés et datent de la fin XVIIIème début XIXème ; la tour est de construction récente début XX ème.

Ruch  , samedi 19 novembre 2016
Ruch  , samedi 19 novembre 2016
Ruch  , samedi 19 novembre 2016

Le château de Vaure :

Le château de Vaure est une maison noble au style sobre et rustique ; il est entièrement reconstruit au début du XVIIème . et a peu évolué depuis . Il a appartenu à Symphorien de Bacalan ( son père Thomas fut condamné à mort par le parlement de Bordeaux en 1570 car il était huguenot) Symphorien  était aussi seigneur de la Haille ; il est avocat au parlement de Bordeaux et fidèle serviteur du roi de Navarre ; 4 de ses fils mourront sur les champs de bataille en Espagne.

la façade principale
la façade principale

la façade principale

les douves sèches et le pavillon en retour avec l'échauguette et le pavillon arrière
les douves sèches et le pavillon en retour avec l'échauguette et le pavillon arrière
les douves sèches et le pavillon en retour avec l'échauguette et le pavillon arrière

les douves sèches et le pavillon en retour avec l'échauguette et le pavillon arrière

Le château est entouré de douves sèches ; son corps de bâtiment principal est sobre et  admet la symétrie .Il est ponctué de 2 pavillons carrés et 2 ailes en retour de longueur inégale ; la plus longue est terminée par un pavillon carré. Les murs sont en moellons , posés sur un soubassement. Ils  sont coupés par des cordons moulurés et une corniche à modillons . Tout est sobre , comme à Cazeneuve. Dans l’angle en retour d’un des pavillons carrés,  une échauguette .La porte principale est une porte monumentale encadrée de pilastres. A l’arrière, une terrasse ornée de balustres donne un aspect moins sévère .

la cour arrière & ses pavillons et escaliers
la cour arrière & ses pavillons et escaliers
la cour arrière & ses pavillons et escaliers
la cour arrière & ses pavillons et escaliers

la cour arrière & ses pavillons et escaliers

La cave coopérative denommée « les chais de Vaure »

En 1935, le château de Vaure appartient au médecin de Ruch : M Delom-Sorbé ,  maire de 1935 à 1971 ; les petits propriétaires de vignes sont alors incapables de faire un vin de qualité suite au phyloxéra puis à la crise de 1929 ; les prix sont au plus bas , comment lutter ?  M Delom-Sorbé  propose alors de mettre à disposition ses chais sur le domaine du château ; l’effort de solidarité alla constant , car les entrepreneurs des travaux d’agrandissement et de rénovation des chais comme les négociants ne demandent que le paiement « à tempérament » ! Depuis cette année 1935, les coopérateurs sont de plus en plus nombreux, la cave est en constante évolution ; actuellement 60 coopérateurs produisent 36 000 hl , dont 3000 hl en blanc et 33 000 hl en rouge .

les chais anciens et la partie actuelle de la cave coopérative les "Chais de Vaure"
les chais anciens et la partie actuelle de la cave coopérative les "Chais de Vaure"
les chais anciens et la partie actuelle de la cave coopérative les "Chais de Vaure"
les chais anciens et la partie actuelle de la cave coopérative les "Chais de Vaure"

les chais anciens et la partie actuelle de la cave coopérative les "Chais de Vaure"

Une dégustation termine cette belle visite  de Ruch que nous étions nombreux à ne pas connaître !

Tout au long de l’après-midi, en différents endroits, nous avons pu contempler les magnifiques panoramas de l’entre deux mers . Merci à M Barde d’avoir répondu avec sollicitude à tous mes courriels pendant les mois qui ont précédé ce bel après-midi et à sa disponibilité sans faille ! Chacun aura pu apprécier  toutes ses descriptions des monuments, leur histoire et celle de leurs habitants.

Elisabeth Roux

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